dimanche 31 décembre 2017

TOP (c) 2017 : Jeux-vidéo


1. What Remains of Edith Finch (Giant Sparrow, 2017)
2. The Legend of Zelda: Breath of the Wild (Nintendo, 2017)
3. Gorogoa (Jason Roberts, 2017)
4. GNOG (Ko-Op Mode, 2017)
5. Resident Evil 7 (CAPCOM, 2017)
6. Super Mario Odyssey (Nintendo, 2017)
7. Monument Valley 2 (Ustwo Games, 2017)
8. Another Lost Phone : Laura's Story + A Normal Lost Phone (Accidental Queens, 2017)
9. Little Nightmares (Tarsier Studios, 2017)
10. Hidden Folks (Adriaan de Jongh, 2017)
11. Old Man’s Journey (Broken Rules, 2017)
12. Night in the Woods (Infinite Fall, 2017)
13. Everything (David O'Reilly, 2017)


Rattrapages

1. Life is Strange (DONTNOD Entertainment, 2015)
2. Until Dawn : Rush of Blood (Supermassive Games, 2016)
3. The Unfinished Swan (Giant Sparrow, 2012)

Envies (2017) : Life is Strange : Before the Storm (Deck Nine Games, 2017), Tacoma (The Fullbright Company, 2017), Cuphead (Studio MDHR, 2017)

samedi 30 décembre 2017

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2017 - Trimestre 4 (2/2)


Livre

Désorientale (Negar Djavadi, 2016)
Désorientale déboussolle la tartine de Mathias Enard (2015). Elle évoque la Perse/Iran, sur une généalogie façon 100 ans de solitude avec une portée numérotée de six oncles dont un subsidiaire qu'on s'y perd parfois. Sa force narrative est dans son universalité : du seigneur féodal et son harem jusqu'à l'insémination artificielle d'une punk lesbienne. Evidemment, l'exil suite à la révolution islamique conte le processus de désorientalisation de notre protagoniste. Ce livre bouleversant de Negar Djavadi interroge le rapport à l’identité et l'appartenance suite à de telles épreuves. Babelio

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler (Michel Folco, 2010)
J'en finis avec l'oeuvre réjouissante de Michel Folco en abordant son dernier roman. Après les basses œuvres, les péripéties des multiples Tricotin, c'est au Führer lui-même qu'il raccroche ses générations de personnages. Toujours documenté aux petits oignons, on s'amuse (avec un peu mauvaise conscience) de l'absurdité d'une réalité qui a en fait existé. D'Aloïs Hitler à son rejeton le plus perturbé qu'on connait tous, Michel Folco met des mots, peut-être trop humains, sur une personnalité et ses lubies qu'on trouverait presque touchante. Babelio



Bande-dessinée

Le cosmos est mon campement - La Horde du Contrevent, tome 1 (Eric Henninot, 2017)
Bwaaaahh ! Enfin la première adaptation trans-media d'envergure de l'univers qui a fait connaitre mon ami Alain Damasio. Après les deux kickstarter foirés, des adaptations mineures (voir liste), quelque chose de grand via d’atterrir. Je vais pas m'étaler sur ô combien le matériau d'origine est du nectar coruscant. Eric Henninot, il est bien, il est beau, il se permet même des transgressions. Et ça c'est bien, non sans déplaire à l'auteur lui même, Eric Henninot de par sa trahison témoigne de la plus belle preuve d'appropriation qu'on peut faire à la trente quatrième horde. Planche

Ces jours qui disparaissent (Timothé Le Boucher, 2017)
Même si apparemment l'un n'a pas influencé l'autre, Your Name. (2016) traitait avec superficialité le thème du double parasite, de l'échange de personnalité. Étrangement c'est dans une bande-dessinée que le sujet se voit le mieux fouiller. Ces jours qui disparaissent prend le temps de nous lier aux personnages pour opérer une accélération brutale de la tragédie qui se joue dans les dernières pages. Timothé Le Boucher conte le temps qui passe et l'importance des moments de pleine conscience. La vie est courte, le dormeur doit se réveiller. Planche


Cinéma

Louise en hiver (Jean-François Laguionie, 2016)
Je n'avais pas été insensible au Tableau, précédent long métrage du réalisateur. Louise en hiver c'est la Tortue Rouge (2016) mais sans l'ennui et la vacuité. Certes les robinsonnades s’accommodant du peu, la vie s'écoule au gré de l'inventivité du protagoniste. Louise (prénom le plus donné en 2017) est vieille et se remémore. Elle vit aussi, dans une bulle iodée de contemplation. La mélancolie s'installe, on se fait âgé, on suit une routine, peut-être est-ce ça la mort ? La basse saison est bien longue, vont-ils revenir ? Non pas qu'on ait besoin d'eux. On s'inquiète pour eux, c'est normal. La solitude nous va si bien. BA

Mother ! (Darren Aronofsky, 2017)
Mother ! est comme la nouvelle confiture Bonne Maman Fruits Intenses (2017) : on pense aimer mais es-t'on prêt à vivre telle intensité ? Car oui Mother ! de par sa forme est une perpétuelle remise en question de la zone de confort de son spectateur. C'est une claque dont aura beau décortiquer les raisons -fait-elle mal ou du bien- elle se vit de l'intention dans le bras jusqu'à la joue rougie. Mother ! est un exercice de style insensé qui te déshabille de tes repères pour te faire accepter les siens mouvants. Mother ! est viscéral, il parle à ta vésicule biliaire. BA

World of Tomorrow Episode 2: The Burden of Other People's Thoughts (Don Hertzfeldt, 2017)
Je vantais Don Hertzfeldt en 2015 pour le premier volet des aventures de Emily Prime et ses multiples clones. A chaud, je suis moins unanime concernant la sequel. Le réalisateur l'avoue lui même, monter une histoire autour des réactions spontanées de sa nièce de 4 ans est chose aisée. Mais constituer la suite avec les monologues décousues d'une fillette qui a maintenant 5 ans est plus dur. Je salue cependant l'entreprise expérimentale qui fait se croiser science-fiction et la folie douce de l'enfance. L'oeuvre de Don Hertzfeldt est nécessaire. Trailer

mercredi 27 décembre 2017

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2017 - Trimestre 4 (1/2)


Jeux-vidéo

Until Dawn : Rush of Blood (Supermassive Games, 2016)
Il est certain que j'ai bien fait de ne pas investir dans la VR pour Resident Evil 7. Après avoir enchaîné les expériences de motion sickness, Until Dawn : Rush of Blood s'avère être le jeu qui en plus d'être extrêmement jouissif ne ruine pas ton estomac pour plusieurs jours. En tout cas, pas pour la raison suscitée car rappelons le, ce roller coaster de la mort est méchamment gore et méchamment effrayant en plus de proposer un certain challenge. Meilleure expérience VR pour l'instant. Merci le blackfriday Micromania, j'espère quand même des killers game à venir pour rentabiliser le support. Trailer

The Unfinished Swan (Giant Sparrow, 2012)
Je lorgnais déjà sur ce jeu depuis un certain temps. Mais il aura fallu que je me prenne cette incroyable claque cette année avec What Remains of  Edith Finch pour me pencher sur le premier né du studio Giant Sparrow. Outre le concept ludique et régressif à la Splatoon qui consiste à mettre de la couleur dans ce triste monde, The Unfinished Swan, comme son aîné, délivre un sentiment bien particulier. Les jeux de Giant Sparrow sont des contes pour adultes : graves mais où s'en dégagent aussi un sentiment de sécurité. Leurs mondes sont enchanteurs, je m'y laisse volontiers prendre par la main. Trailer

Gorogoa (Jason Roberts, 2017)
Jason Roberts est un héros. Il présente un concept de jeu génial en 2011. Une direction artistique à tomber qui ne donne envie que d'en voir plus. Entre problème d'argent pour financer la suite du développement et perfectionnisme qui l'oblige à revoir une partie de ce qu'il a déjà réalisé, Jason Roberts sûrement mais doucement est finalement allé jusqu'au bout de ses ambitions. Ce jeu est beau. Les énigmes brillent vraiment par leur ingéniosité. Et surtout ce dédale onirique de tableaux qui donne tout son sens à l'inception. Le redéveloppement du jeu a valu la peine : Gorogoa passe de pépite à chef d'oeuvre. Trailer


Concert

Sam Amidon - 1 novembre @ Espace B, Paris
22 novembre 2013, Shakespeare and Company, je me fais interdire l'accès à l'étage car soit distant plein à craquer, il ne faut pas déranger, le show est en train d'être filmé. Putain. 4 ans après, même si l'Espace B n'est pas si grand, un petit public mais de vrai fan que je devine à la couleur des applaudissements vient se réunir pour ce mec génial. Sam Amidon sans prétention envoie sa folk au banjo avec ce cri de l'âme d'une americana du fin fond du Vermont. C'est authentique ; l'émotion est là. Sam Amidon ne peut être que ce vieil ami qui a tant à nous raconter. Chanson

Tony Allen - 20 novembre @ Elysée Montmartre, Paris
Tony n'a pas épousé vingt huit femmes mais Tony est encore là lui. Pionnier de l'afrobeat avec son poto Fela Kuti, Tony malgré ses bientôt 80 ans joue de la batterie et plutôt bien. Entouré de ses musiciens, il se fait figure de leader discret qui s'empressera de remercier un bon millier de fois son public. Comme ça c'est fait, place au jazz. Tony se fait un peu attendre pour jouer son premier solo ; l'emballement se fait crescendo pour qu'enfin il revienne à son registre de prédilection. Le groove est là alors c'est parti tout le monde à Lagos. Chanson



Expo/Spectacle

Derain, Balthus, Giacometti, Une amitié artistique @ MAM, Paris
J'aime bien Balthus pour son roi des chats. Il trônait dès l'entrée de l'expo que j'aurais pu ne pas aller plus loin car wala j'ai vu. La sculpture de Giacometti certes célèbre me laisse indifférent. Sa peinture éveille par contre des choses chez moi ; Derain ça va puisque comme cité précédemment j'aime les petits minous donc les fauves. Et bien tout ce beau monde était copain comme cochon. Ça créé donc des proximités dans l'art de chacun, ce que l'expo s'essaye à rapprocher. Une chose est certaine et qu'il les concilie, c'est ce même rapport avec la réalité "augmenté" ! Site

La peur (Stephane Szeig) @ Théâtre Michel, Paris
Stéphane Szeig est quelqu'un de plutôt abordable. La mise en scène par Elodie Menant est du même acabit. C'est clair, précis et au service de l'histoire. Les tourments intérieurs des personnages sont bien retranscrits. Hallucinations ou pas, la pièce se déroule comme un thriller dont le dénouement n'attend que d'être dynamité avec un twist ending digne de HBO. Si j'étais breton, je dirais même que ça tient à du Hitchcock. Il n'en reste que mentir c'est pas bien, tromper son conjoint encore moins, il faut être gentil. Site

lundi 2 octobre 2017

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2017 - Trimestre 3 (2/2)


Concerts

Rone - 27 août @ Rock en Seine, Paris

Très bonne journée festivalière avec entres autres Deluxe et The XX pour le haut du panier. Je parlerais de Rone pour la simple raison que Bora Vocal. Je m'y attendais et j'étais sur le pied de guerre. Ce n'est pas rien que le speech de Alain Damasio se diffusant à la foule. Dans les faits, sa voix est tellement déformée qu'on entendait qu'un infâme grondement. Mais quand même, des milliers de festivaliers dansant sur les mots de l'auteur à propos de la Horde du Contrevent, c'est beau ! Beau comme la neuvième forme du vent ! Live

Sigur Ros - 27 septembre @ Le Grand Rex, Paris
Le premier jour du reste de ma vie musicale, c'était en 2005 à l'écoute de Takk. J'attendrai 2012 pour vivre ma passion live pour le groupe à Rock en Seine avec une prestation beaucoup trop courte. Pour un groupe que je considère comme mon préféré, il manquait un show d'une autre dimension. Celui du Grand Rex était de ce gabarit : Glosoli, Saeglopur, Vaka, Ny Batteri, Festival, Kveikur et le Popplagid des familles. A noter que la mise à l'honneur de la glorieuse discographie des islandais s'est faite dans une débauche extatique de projections et jeux de lumières. Sur Glosoli, en plus d'avoir le vertige, j'ai bien failli me décorporer tant la chanson monte toujours plus haut ! Untitled8

Cincinnati Symphony Orchestra (Un Américain à Paris - George Gershwin, Symphonie n° 9, « Du Nouveau Monde » - Antonín Dvořák) - 9 septembre @ La Seine Musicale, Ile Seguin
Compagnie Inouïe (Sonates et Interludes pour piano préparé, The Wonderful Widow of eighteen springs, 4’33’
, Inlets, Child of tree, Les Chants de Maldoror pulvérisées par l’assistance même - John Cage) - 9 septembre @ La Seine Musicale, Ile Seguin
Un bon compromis pour aller à découverte de La Seine Musicale qui a émergé il y a pas si longtemps sur l'Ile Seguin. Cincinnati Symphony Orchestra envoie du bois (des cuivres et des cordes !). Que dire face au grandiose de la symphonie du Nouveau Monde. L'exclusivité de la nouvelle interprétation d'Un Américain à Paris plait tout autant. La Compagnie Inouïe joue Cage est c'est intrinsèquement plus wtf. Entre chouettes improvisations pour piano arrangé, ce succèdent pièces en cactus mineur, musique pour douze coquillages et un barbecue puis chant participatif. Enfin, on regrettera le peu de sérieux de l'interprétation de 4’33’’. Chanson

Quatuor Béla (Different trains - Steve Reich, Black Angels - George Crumb) @ La Seine Musicale, Ile Seguin

C'est le spectacle qui a motivé mon intérêt pour La Seine Musicale. C'est con, je cherchais une place pour The Black Angels. Billet annulé contre ma volonté à la dernière minute pour ensuite être gracieusement invité, ça aurait été dommage de passer à côté de ce chef d'œuvre de la musique contemporaine signé Reich. Sans grande surprise, non sans rappeler Chassol qui en est le digne héritier, il est génial de contempler ces phrases musicales qui imitent les speech recording. Le quator poursuit avec Black Angels qui lui impressionne par l'ambiance forte qu'il pose entre dissonances, air tribaux et verres en cristal ! Chanson


Livre

La mort est mon métier (Robert Merle, 1952)
En temps qu'ingénieur, l'optimisation de process, c'est quelque chose qui me parle. Je sais reconnaître le beau code, l'archi ad hoc qui sait concilier toutes sortes de contraintes ou encore le slide autoporteur qui raconte une belle histoire. Mais c'est là tout le problème du livre en prenant le point de vue du monstre, c'est de toucher à la corde sensible du consultant en stratégie opérationnelle qui se cache en nous. Robert Merle délivre une œuvre témoin et instructive de par l'éclairage qui l'apporte. Pour la catharsis, je me re-regarderais le Fil de Saul. Babelio

Climats (André Maurois, 1928)
Du génie que cet André Maurois. Je me revois rompre car non j'aurais pas le temps de te voir une fois en prépa, ça va être difficile là-bas tu sais ! A l'exact opposé, rompre car je suis certain que cette garce me ment et n'était pas avec sa tante mais à traîner la nuit avec quelques sous-merdes. André Maurois avive les plaies à l'eau de javel. D'une finesse saisissante, il te fait vivre de l'intérieur ce que ça fait d'être avec quelqu'un qui s'en bat, vivote comme si tu étais une chose du décorum. Babelio

Mille femmes blanches (Jim Fergus, 2000)
Dans le grand cercle du monde (2013) m'avait fait découvrir le raffinement que les sauvages du 17ème pouvaient donner à l'art de donner la mort à leurs prochains. Ouf, Mille femmes blanches prend part au 19ème : l'homme blanc a déjà tout gangrené. Ce récit qu'on aurait bien eu appeler les lettres cheyennes donne voix à May Dodd embrigadée comme squaw en devenir. Hautement féministe, humaniste, est véhiculé un sentiment de paix à vivre aux rythmes saisonnier de la tribu. L'homme blanc, menteur, calculateur et surtout l'alcool viennent précipiter l'agonie de leur peuple. Babelio

dimanche 1 octobre 2017

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2017 - Trimestre 3 (1/2)


Jeux-vidéo

Life is Strange (DONTNOD Entertainment, 2015)
La hype qui entourait ce titre m'a poussé à en faire l'impasse à sa sortie. J'avais même jeté un œil amusé à l'unique artwork du jeu présenté au Musée d'Art Ludique. Mais comme d'hab, j'ai souvent tort : Life is Strange est une frappe ! Le jeu évite les écueils avec un scénario d'envergure (avec Alain Damasio en contributeur). Les enjeux (effet papillon, déclin économique, harcèlement scolaire)  sont multiples et suffisants pour dépasser les intrigues d'un banal soap estudiantin. Inspirant, au point, j'en suis sûr, d'avoir donnée des idées à notre Salim B national ! Trailer

A Normal Lost Phone (Accidental Queens, 2017)
Voila ce qui arrive quand on oublie de mettre un code verrou à son portable. Sans grand intérêt au premier abord, ce téléphone apparemment perdu dont on prend possession, nous relève sa singularité. On est définitivement un vil stalker pour se gargariser des historiques en pagailles. Mais c'est là aussi sa grande force car quand le jeu révèle sa vraie nature, on se prend à lire avec la même avidité des choses auxquelles on ne se confronterait pas en temps normal. A Normal Lost Phone est un serious game hautement pédagogique qui rend curieux à l'insu de notre plein gré ! Trailer

Little Nightmares (Tarsier Studios, 2017)
On commence à en avoir fait le tour des Limbo-like. Il faut s'appeler Inside (2016) pour m'avoir captivé malgré que le genre soit déjà usé jusqu'à la corde. Little Nightmares ne met pas de nouvelles pierres plus haut à l'édifice. Le travail sur l'ambiance est cependant assez jouissif. Ou sordide, question de point de vue, tant le jeu veut vous amener à l'écœurement. Un level design parfois discutable, une maniabilité qui donne envie de donner des coups de boule mais cette esthétique morbide qui vaut la balade. Trailer  


Bande-dessinée

Valérian - Tome 1 à 10 (Jean-Claude Mézières et Pierre Christin, 1970-81)
Je suis quelqu'un plutôt ouvert d'esprit : malgré son échec commercial, je laisse à Luc Besson le bénéfice du doute. En attendant, je me suis assuré un minimum d'acculturation à l'univers de la bande-dessinée pour pouvoir déboulonner ou pas le film en mon âme et conscience. Valérian (et Laureline), que dire à part que c'est drôle, intelligent et surtout le dessin de Mézières où on voit qu'il s'est un minimum casser pour faire quelque chose. D'avance je peux dire dommage que Besson est choisi L'ambassadeur des Ombres plutôt que le doublet Métro Châtelet-Brooklin Station. Ca aurait eu de la gueule de voir le marais Poitevin sur fond vert avec 80% d'effets spéciaux. Planche

Eté (Arte, 2017)
Arte m'aura donc créé une toute nouvelle addiction non indispensable à mon existence : Instagram. C'est donc sur ce média que la chaine propose quotidiennement des vignettes animées en mode story et publi. Cela raconte les aventures parallèles de Abel et Olivia qui décident pour un été de se séparer pour mettre leur amour à l'épreuve. Un été pour ne rien regretter, un été pour tout tester. Un brin bobo quand même, entre prise d'ayahuasca, expérience homosexuelle, voyage en Islande, plan à 3, urbex et roadtrip : l'été est bien fini! Bonnes ou mauvaises vacances, à dérouler jusqu'au bout pour comprendre le double sens de lecture. Instagram


Série

Légion (Noah Hawley, 2017)
J'ai un truc viscéral qui me paralyse quand on me parle de Marvel Comics. Si je dois en parler, c'est avec la main devant la bouche pour faire obstacle au vomi qui s'en écoule. Mais là j'ai pas su tout de suite alors ça allait ; j'ai su après et j'ai mis ma fierté de côté. Légion m'a plu car il est fou. La série pousse le spectateur dans ses retranchements avec une mise en scène en capharnaüm qui mêle plusieurs niveaux de conscience toutes plus altérées les unes que les autres. Les huit épisodes nous tiennent éveiller comme dans un rêve lucide. Trailer


Expo/Spectacle

La Demeure du Chaos, Saint-Romain-au-Mont-d'Or
En terme d'urbanisme, on ne peut pas faire pire, le lieu est une verrue purulente que le mairie veut passer au karcher. Sur plus d'un hectare s'étend un déchargement d'incongruités calcinées, d'épaves taggués, d'agglomérats agglomérés. Dans une ambiance post-apocalyptique ce sont crâne géant, monolithe et graffiti qui se côtoient dans un joyeux bordel. La Demeure du Chaos est la backdoor pour les enfers. Amusant de savoir que les sous-sols de ce lieu de perdition abritent les salles serveurs du leader mondial en terme de référencement de l'art ! Vimeo

dimanche 16 juillet 2017

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2017 - Trimestre 2 (2/2)


Livre

Le Déchronologue (Stéphane Beauverger, 2009)
Yo ho! Yo ho! Le Jolly Roger ricane des dents qui lui restent. Carnet de bord sur la flibusterie en mer des Caraïbes, le Déchronologue transpire du sabir haut en couleur des hommes qui sentent le sel et la poudre. Au cœur du dérèglement temporel qui fait converger galères et armada en un temps unique, les anachronismes s'installent et ne comptent plus partir. Le capitaine Villon, challenger dans la course d'un temps qui n'a ni queue ni tête, témoigne de cet incroyable bordel. Fort en gueule mais pétri de nombreux doutes, le bonhomme est de la trempe des intemporels qu'on aime à écouter. Babelio

Malevil (Robert Merle, 1972)
On est dans de la robinsonnade de groupes. Ravage de Barjavel m'avait affligé vu la pauvreté de l'écriture ; Robert Merle a l'air quant à lui de tenir sa plume. Une explosion atomique vient à décimer tout ce qu'il y a de vivant hormis quelque chanceux rescapés. On s’intéresse à ceux du domaine de Malevil ou comment la société, ses lois, ses mœurs se réorganisent durant l'après. Tentative de démocratie féodale, la nature humaine est telle que des belligérants émergent et mettent en péril le fragile équilibre qui se construit au chateau. C'est comme jouer à Age Of Empire, on est curieux de savoir quel niveau de civilisation on peut atteindre. Babelio


Cinéma

Paterson (Jim Jarmusch, 2016)
J'ai beaucoup aimé Only Lovers Left Alive (2013) pour sa langueur, son côté exsangue, l'anémie permanente qui est la veine même de l'histoire qu'il raconte. Je ne suis donc pas non plus déçu par le dernier métrage de son réalisateur. L'étrangeté y est différente comme si Paterson (la ville et l'homme) était figée dans un spleen que rien ne pouvait perturber. La poésie elle-même est une routine pudique et polie. Paterson n'a pas le besoin d'exister par le spectre d'autrui, il existe pour lui seul dans l'ombre discrète d'un Carlos William Carlos qui incarne Paterson. BA

Grave (Julia Ducournau, 2017)
Ça un petit goût de Cannibal Holocaust mais la viande est labellisée race française. A vouloir manger vegan, le rôti de porc recouvert de jus poulet s'invite comme le messie. Dans Grave, ni porc, ni poulet, mais de l'étudiante en vétérinaire qui fait son coming out alimentaire. Quand le sang vient à couler, les passions s'enfièvrent, sexe et viande rouge se mêlent en tartare. Grave est grave, jamais gras et encore moins rave. Toi qui grignote tes petites peaux, cette fiction est faite pour toi. Sinon reste sur ton tofu. BA



Expo/Spectacle

Les Gardiens de la galaxie Vol. 2 (James Gunn, 2017)
Je ne vais pas parler du film qui était un bon divertissement, servi d'une bande son qui pète, comme le premier a pu l'être. Parlons plutôt de la 4DX, l'expérience de cinéma absolue en exclusivité française au Pathé La Villette, qui a accompagné la séance. Passé le premier quart d'heure, les secousses font corps avec l'expérience (même si on a tendance à glisser du siège dans le feu de l'action). Notre odorat est chatouillé par l'humus du sous-bois. Le brumisateur réveille. Les éclairs stroboscopique et la fumée dans la salle sont par contre des saloperies inutiles. Bonne expérience qui nous ferait oublier ce qu'à pu être une séance de cinéma avant tout ça ! Review


Palais Idéal du Facteur Cheval, Hauterives
Situé non loin de Lyon, ça aurait été dommage que de se priver d'une visite dans ce monument de l'art naïf. C'est ludique, c'est rigolo, ouvrage d'un seul homme, Ferdinand Cheval, qui a érigé pierre après pierre pendant 30 ans, une oeuvre architecturale aux styles multiples. Moqué des notables du village pour l'incongruité de son rêve, le Palais Idéal est inscrit maintenant dans l'éternité. Grimé de messages ventant son abnégation, on s'interroge un peu sur le côté revanchard du bonhomme. Mais on oublie vite car le «défense de ne pas toucher» nous rappelle qu'il serait enfantin de ne pas retomber en enfance. Site



Série

13 Reasons Why : Saison 1 (2017)
C'est l'histoire d'une attention whore et d'un retarded qui fréquente le même college. L'une se suicide, le second prend un temps démesurément long pour comprendre why. Et c'est là tout l'enjeu de ce soap adolescent en milieu scolaire : cerner une à une les raisons de son geste. Entre messe basse, bullying, violences verbales ou physiques (voire agression sexuelle), contexte familiale ou scolaire qui se désagrège, la pauvre Hannah Baker va en prendre plein la gueule dans l'indifférence car oui elle se confie à personne. Clay va prendre à cœur de faire émerger les non dits et payer tous ces connards ! BA

dimanche 11 juin 2017

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2017 - Trimestre 2 (1/2)


Concerts

John Zorn et Dave Lombardo duo, Volac (Erik Friedlander), Three Preludes for piano (Steve Gosling) - 1 avril @ Musée du Louvre, Paris

J'aurais bien voulu m'investir un peu plus dans ce week-end car quelle opportunité incroyable pour aborder le mastodonte qu'est John Zorn ! L'oeuvre tentaculaire du jazzman à la musique inclassable colle bien avec l'esprit de cette balade parmi les reliques de civilisations antiques. On débute avec urgence par son free jazz volcanique qui décrasse les oreilles. S'en suit le violoncelle de Erik Friedlander qui pose des airs d'un folklore juif indéfinissable. Enfin Steve Gosling nous perd un peu avec le nombre remarquable de notes à déchiffrer sur ses partitions. Live

Vashti Bunyan - 13 avril @ Carreau du Temple, Paris
Dans la famille des dames folk des années 70 qui ont percé dans les années 2000 grâce aux internets, je demande Vashti Bunyan. Après avoir pu ajouter dans ma collection Linda Perhacs (Parallelograms, 1970 ; The Soul of All Natural Things, 2014) puis Emmanuelle Parrenin (Maison Rose, 1977 ; Maison Cube, 2011),  c'est la britannique connue pour Just Another Diamond Day (1970) qui y fait son entrée. Une rencontre unique pour témoigner que les années n'altèrent en rien la fraîcheur d'une passion musicale hors du temps. Live


Musique

Jacaszek - KWIATY (2017)
Après Treny, pièce d'orfèvrerie electro-acoustique que Michal Jacaszek délivrait en 2008, le musicien polonais n'a cesser de tourner en rond (Pentral, Glimmer), pour s'aventurer ensuite sur des terrains difficiles pour des oreilles non averties (Piesni). KWIATY a de Treny qu'il est racé et séduit par le romantisme d'outre-monde dont il est empreint. Les ambiances sont toujours aériennes, suspendues dans un entre-deux spectral. KWIATY n'a pas de Treny qu'il n'est pas Treny, il est autre chose. Chanson

Mount Eerie - A Crow Looked At Me (2017)
Il y a ce malaise comme quand la voix fantomatique de Lhasa surgit pour un duo sur le dernier album de Tindersticks (2016).  Phil Elverum convoque le corps sans vie mais encore tiède de sa femme Geneviève Castrée décédée d'un cancer du pancréas en juillet 2016. Le ton est crue voire factuel. Il égraine les souvenirs de son épouse comme on aborde la liste des courses. La douleur, quoi qu'on en dise est le meilleur matériaux, mon meilleur carburant, pour toucher juste. Ce disque remue des choses, tire des larmes car oui, cet homme aime sa femme. Chanson

Will Stratton - Rosewood Almanac (2017)
Etre originaire du comté de YOLO en Californie, survivre à un cancer des testicules et continuer à produire des albums d'une telle beauté, ça ne s'invente pas. Pour avoir donner pour son rétablissement, je ne regrette pas mon investissement. Blague à part, Will Stratton renoue avec la finesse de l'album qui l'a fait connaître : Post Empire (2012). Les arrangements subtils et la voix fragile de l'américain font du songwritting inspiré qu'est Rosewood Almanac un objet à entourer de toute la tendresse bienveillante qui est la notre. Chanson


Jeux-vidéo

Old Man's Journey (Broken Rules, 2017)
Familier du point'n'click, Old Man's Journey m'a dérouté au premier abord : ces magnifiques tableaux pastel, pensé-je, recèlent sûrement de nombreux trésors à bout de click ! Le jeu est en fait beaucoup plus modeste : sa mécanique nous fait redessiner les paysages et jouer des perspectives pour contourner les écueils, pas plus pas moins. La promenade est sereine et contemplative ; chaque halte est, par contre, l'occasion d'un flash-back nostalgique qui met en peinture des souvenirs, bons comme mauvais. Pudique et poétique, ce jeu est le soupire, grave de sens, du vieil homme à la barbe drue que nous serons un jour. Trailer

GNOG (Ko-Op Mode, 2017)
J'ai en affection les jeux du studio Vectorpark (Windosill, Feed The Head) tant pour la patte graphique que pour l'incongruité des énigmes auxquelles le joueur est confronté. Metamorphabet (2015) m'avait cependant laissé sur ma faim car trop orienté jeune public. GNOG n'est pas de Vectorpark mais c'est tout comme. Penser «out of the box » c'est bien, penser «out of the monster head», c'est en effet le défi que GNOG nous propose. Chaque tableau est un trip sous Ayahuasca qu'il faut apprivoiser : coloré, mélodieux, non sans rappeler les explosions orgastiques d'un Luxuria Superbia (2013) ! Teaser

What Remains of Edith Finch (Giant Sparrow, 2017)
Dear Esther (2012) était peut-être un peu trop sibyllin dans ce qu'il évoquait. Everybody's Gone To The Rapture (2015) manquait quant à lui, sans doute, un peu de rythme. Gone Home (2013) était, il faut le dire, qu'une grande maison vide. What Remains of Edith Finch balaye tout ces travers, transfigure le genre et propose l'expérience narrative ultime. Bienvenue chez les Fisher ! En plus d'amener le joueur sur une terra incognita narrative qui puisse son essence dans le réalisme magique, son support se ré-invente (bande dessinée, photographie, mini-jeu). Et surtout, car l'attente de la suite est réelle, l'ennui ne vient jamais.  Ce jeu est plus qu'un chef d'œuvre mais est une constellation de coups de génie. Trailer

lundi 20 mars 2017

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2017 - Trimestre 1 (2/2)


Concerts

Mitski - 21 février @ Théâtre Les étoiles, Paris

J'ai longtemps assimilé Mitski à Annie Clark. S'en est fini à partir de maintenant : Mitski remplace Annie Clark dans mon cœur ; Mitski devient une entité à part entière. Ça et le fait que Annie Clark, malgré les propos qu'elle a pu précédemment tenir dans une de ses vidéos, ne m'aimait en fait pas pour de vrai ! C'est Cara Delevingne qu'elle aimait ! Blague à part, Mitski est une chouette fille, qui a une présence scénique hors norme. Un peu mystérieuse, elle dégage à la fois noblesse et sensualité. A sa vue, je redeviens un adolescent bourgeonnant qui vit sa deuxième puberté. Live

Nosfell - 18 mars @ Musée Guimet, Paris
Ce concert a bien failli terminer dans la liste des événements manqués. Je m'étais convaincu que les applaudissements que j'entendais en sourdine depuis l'expo Kimono, Au bonheur des dames étaient pour une quelconque première partie. Enfin, on arrive pour Mindala Jinka et l'honneur est sauf. Borborygmes rigolos et chant aux multiples facettes, Nosfell joue avec sa bouche comme il bouge avec son corps : sa virevolte est féline, quoi qu'on en dise, les statues khmer ont eu chaud à leurs fesses. J'oubliais, bienvenue en Klokochazia ! Live


Spectacle/Expo

Musée Cinéma et Miniature @ Lyon
Après un passage obligé à la villa des Frères Lumières (et son magnifique jardin d'hiver), à Lyon, ville historique du cinéma, la next step consiste en la visite du musée dédié au septième art. Regroupant une myriade d'objets originaux issus de tournage (fat Guizmo, reine Alien robotisée, tricératops de Jurassic Park, etc), la collection s'axe principalement sur les coulisses des effets spéciaux, les décors ainsi que les costumes. Y est accueilli aussi une exposition des décors et figurines du rafraîchissant «Ma vie de courgette», film d'animation où les personnages ont des si grosses têtes qu'on se demande comment ils ont pu enfiler leur t.shirt ! Lien

Paris Face Cachée : Bois d'amourette, Le mystère du paquebot blanc, Moteur. Ҫa tourne. Action.
Il y a un seul moment dans l'année où je fais preuve d'autant de concentration, c'est lors de l'ouverture de la billetterie de Paris Face Cachée. Pour cette édition, c'est La Bonne Graine, école d’ameublement qu'on investira. L'occasion d'une initiation à la marqueterie où je fabriquerais un magnifique damier mi-cèdre blanc mi-wengué. Découverte de l’intérieur art déco de la piscine Molitor pour un escape game un peu chaotique. Ensuite, flânerie studieuse avec Juliette Dubois de Ciné-Balade pour en apprendre plus sur le 16ème arrondissement comme lieu de tournage. Enfin, on investira la salle de projection du Majestic Passy pour découvrir le métier de projectionniste. Lien

Antique Parc @ Musée gallo-romain de Fourvière, Lyon
Chouette idée que de proposer en fin exposition une synthèse de la collection permanente tout en cases et en bulles. B-gnet, dessinateur de bande-dessinées lyonnais, y dévoile des planches de son futur effort. Antique Parc où quand la colline de Fourvière devient le siège de manipulations génétiques pour faire revivre l'homo romanus ainsi que son panthéon d'instables divinités. Comme le parc de son homologue hollywoodien, on peut s'attendre à que tout ne se passe pas comme prévu. De quoi valider les connaissances acquises sur Lugdunum et son jardin archéologique. Lien


Jeux-vidéo

Resident Evil 7: Biohazard (Capcom, 2017)
Depuis le reboot du premier volet sur GameCube, je n'avais jamais osé replonger dans la licence. Je me souviens maintenant pourquoi : c'est évidemment trop traumatisant. Même si ça réveille le Stéphane Plaza qui est en moi, y a bien que quand sonnent les notes des save room que je me détends. Qu'à moitié quand on jette un rapide coup d’œil au peu de soin et de munitions qu'il nous reste tant il nous fait douter qu'on va réussir aller au bout du survival. Scénario aux petits rognons merveilleusement référencé (Saw, Blair Witch, Massacre à la tronçonneuse, etc), je crois que je vais poser un petit arrêt maladie pour m'en remettre. Trailer

Night In The Woods (Finji, 2017)
Ce jeu est verbeux, parfois pas drôle, ennuyeux souvent. Il y a cependant un quelque chose qui y ronronne, non pas parce que l’héroïne est une chatte mais parce qu'il convoque une époque, un souvenir. Celui de la fin de l'adolescence, cet entre-deux aigre-doux où l'on se cherche. Pendant ce temps, l'enfance qu'on a pu connaître évolue sans nous. Ce jeu est une madeleine de Proust au goût connu et rassurant. Puis sans crier gare, vient ensuite cette saveur inédite du fait de la redécouverte et l'expérience, l'umami, long en bouche, qui ouvre sur de nouvelles perspectives. Trailer

Hidden Folks (Adriaan de Jongh, 2017)
Si on me demande où est Charly, je répondrais sans hésiter «au golf !». Hidden Folks reprend le concept du célèbre Waldo, bonnet-marinière rouge et blanc, qui a pour principal passe-temps de se fondre dans le décors. C'est que les tableaux de Hidden Folks, en plus de fourmiller en détails rigolo dessinés main, s'animent et prennent vie. De quoi précipiter une prise de rendez-vous chez l’ophtalmo. Les bruitages sont tous fait à la bouche, ce qui rend le tout très attachant. Enfin dernier argument et non des moindres, c'est le seul jeu où on peut poker des crocodiles ! Trailer

dimanche 19 mars 2017

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2017 - Trimestre 1 (1/2)


Série

Stranger Things : Saison 1
Je ne suis pas étonné qu'il se passe encore des trucs chelou dans l'Indiana (depuis Marshall et Simon). Stranger Things, c'est le revival eighties qui joue la carte de la nostalgie pour toi qui a connu les walkman et les tubes de smarties. Quant au scénario, c'est surtout ultra-référencé : impossible de ne pas s’apercevoir du copier/coller de Beyond: Two Souls de David Cage (qui s'est lui même inspiré de Stephen King). Ça n'apporte pas grand chose au schmilblick à part de nous caresser dans le sens du poil. Et puis ces références à Ghost Buster pour la prochaine saison présagent de chouettes réjouissances ! Trailer

Before : Saison 3
Paul Paulsen est toujours dans la place. Après quelques errements sur Youtube à forcer le buzz, il revient à l'essence même de ce qu'il aime faire : du cinéma putain. Avec son ami de longue date Camille/Clément/Victor (plutôt indécis le garçon) ainsi que Chloé et Romain : le trouple poursuit ses errances apéritives maintenant au grand air. L'écriture, toujours aussi loufoque, nous emmène Sur la route. Mais c'est surtout, l'intelligence de la production qui vient transcender les barres de rires : Before sait nous toucher, Before a atteint le next level shit ! Episode



Cinéma

Jodorowsky's Dune (Frank Pavich, 2014)
C'est incroyable de penser que le Dune de Jodorowsky m'a amené bien plus loin que le Dune original (de Franck Herbert, j'entends). J'ose espérer qu'un jour soit aussi documenté l'aventure humaine autour du kickstarter pour le film sur La Horde du Contrevent de Alain Damasio. Tout comme Dune de Jodorowsky, The Windwalkers a rassemblé et fait l'objet d'un codex détaillant son univers. Moins exaltant dans les faits pour ce dernier, ces deux aventures ont cependant en commun ce rêve coruscant, cette vision exaltée, tellement ambitieuse qu'on en oublierait les basses réalités qui feront tout merder. BA

Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze, 1999)
Je savais d'avance que ce film allait me séduire car Charlie Kaufman (Eternal Sunshine). Ensuite parce que même s'il est un peu de guingois, parfois ridicule sur certaines scènes, ce long métrage a su m'amener dans un ailleurs. Une idée d'un cinéma qui tente des trucs qui sur le papier font grimacer mais une fois à l'écran te mette tout sourire. Apparemment, la monomanie du réalisateur ce sont les marionnettes qu'il met à l'honneur à l'écran (comme dans Anomalisa). Il les fait danser avec telle virtuosité que ça me ferait revoir mon jugement sur l'art mineur de mon ami Guignol. BA



Lecture

Dune - Le Cycle de Dune, Tome 1 (Frank Herbert, 1965)
J'aurais tellement voulu aimer. Que ce soit aussi viscéral et jusqu'au-boutiste qu'un Damasio. Et non, ce n'est pas le chef d'oeuvre tant attendu. L'univers a un potentiel alarmant qui reste survolé. L'écriture est pauvre, répétitive et aseptisée. Autant de lacunes qui se subiront moins à l'écran dans l'attendu remake de Denis Villeneuve (Premier Contact). J'espère y trouver ce que je n'ai pas trouvé dans livre de Franck Herbert : de la survie en milieu hostile, des scènes épiques, des réflexions métaphysique de haute volée. J'ai bon espoir que ça sera plus intéressant que l'original car je cerne mal l'engouement qui a pu se créer autour. Babelio

L'Affaire Arnolfini (Jean-Philippe Postel, 2016)
Van Eyck, tout comme Trump, est principalement connu pour l'admiration qu'il porte à Poutine. En effet, dans le portrait dit des Epoux Arnolfini, il le représente. Voila le genre de secret qu'on ne retrouvera pas dans cet essai concernant l'énigme du célèbre tableau du peintre belge. Un peu déconcertant car n'ayant pas de trames narratives à la Tracy Chevalier, L'Affaire Arnolfini se lit comme un rapport d'enquête. Sans louvoiement, chaque symbole du tableau est passé au crible d'un examen poussé mis en perspective avec des éléments de contexte socio-historique. A vous de résoudre le mystère qui plane autour du célèbre couple ! Babelio



Bande-dessinées

Maus : L'Intégrale (Art Spiegelman, 1986-91)
On a beau se documenter sur le sujet, ce n'est qu'à travers un travail de catharsis à la première personne qu'on prend la pleine conscience de ce que fut cette réalité. Le caractère laudatif de la critique ne s'est pas fourvoyé sur le cas Art Spiegelman, tant sur moi, Maus a eu la violence de l'impact d'un Fils de Saul. Le ton donné par les échanges du couple père-fils est parfois un peu badin, par contraste, cela ne fait que démultiplier le caractère tragique de ces histoires de petites souris. Maus est aussi un essai sur la création de part la mise en abyme qu'implique le travail de mémoire de l'auteur. Planche

Un océan d'amour (Grégory Panaccione, Wilfird Lupano, 2014)
J'ai un point commun avec le petit héros en marinière, c'est que je n'ai pas en affection les boîtes de sardines. Ça fait enfler mon gros doigt de pied. Un océan d'amour est une aventure loufoque qui nous rappelle que l'amour c'est beau et que l'océan il est cra-cra. Roman graphique qui ne se cache pas quant à sa composition (de l'amour, de l'océan et des bigoudènes). C'est une aventure muette avec moult mouettes aux péripéties burlesques qui font pétiller des personnages haut en couleur. Le dessin de Panaccione est expressif, clair et cinématographique. Longue vie au beurre salé. Planche