mardi 3 juillet 2018

Bilan Cul. 2018 : Trimestre 2


L’Homme qui s’envola (Antoine Bello, 2017)
Incartade réussie depuis la trilogie des Falsificateurs, L'homme qui s'envola est ma conviction qu'Antoine Bello est un auteur que je dois creuser. Ce que j'aime chez lui, outre qu'il n'y a pas un mot de trop, c'est la connaissance approfondie et pédagogique qu'il s'applique à avoir en abordant tout nouveau sujet. Il écrit comme un business consultant. En l’occurrence, ici, ça parle appel d'offre, d'aviation et de chasse à l'homme. Même si le bouquin s’essouffle vers la fin, il parle avec brio de la seule vraie richesse : le temps. Babelio

Tacoma (The Fullbright Company, 2017)
Gone Home (2013) n'était rien qu'une grande bicoque bien vide. Certes, Tacoma est une station spatiale désertée. Mais les moyens pour lui donner vie et de s'en émouvoir sont tellement plus efficaces dans Tacoma. Empruntant le même mécanisme astucieux de rembobinage/avance rapide que Detroit : Become Human (2018), le jeu nous relate la grande et petite histoire de cet équipage voué à une mort certaine. Se nourrissant de l'univers de 2001 l'odyssée de l'espace, l'IA et la Singularité sont remis au goût du jour. On est clairement dans une projection d'un futur par si lointain. Trailer

The Handmaid’s Tale (2017) : Saison 1 et 2
Début d'année, on parlait de baisse de natalité en France ou en Italie. Le sujet de la stérilité généralisée se retrouve aussi un peu dans la fiction. Les Fils de l'homme (2006) et La Servante Écarlate (1985) sont les deux références principales. C'est sur cette dernière que la série se base pour en proposer une adaptation. Les ingrédients sont tous là pour y être accro. Un climat dystrophique, des protagonistes daeshiens,  une héroïne masochiste qui s'enlise perpétuellement dans une situation plus pénible encore. Et parfois un peu d'espoir pour ne pas régurgiter. Trailer

Enfers et fantômes d'Asie @ Quai Branly
J'ai pas tout retenu des noms au consonances asiatiques : kaibyô, oiwa, sadako, jiangshi, etc. Les yokaï, ça c'est bon ça je connaissais. Cette expo au quai Branly vaut son pesant de frayeur. L'iconographie (peinture, cinéma, etc) de par son exotisme surprend. Et puis les monstres, fantômes et autres démons, c'est rigolo. L'exposition nous met en contact avec tout un folklore (thaïlandais, vietnamien, chinois, japonais) d'Asie qu'on ne connait pas forcément. De simples figures dérangeantes au gore de gore, il y en a pour les 7 à 77 ans ! Site

Flamingods, Kelly Lee Owens, Exploded View, Anna Von Hausswolff - 26 mai @ Villette Sonique
Pas revenu à la Villette depuis un certain temps, c'est adieu la prairie du cercle sud, mais bonjour la prairie du cercle nord. Quand les concerts gratuits en extérieur sont mieux que ceux de la soiré, voici le résultat. Flamingods surfe allègrement entre transpi et volute de chanvre. Kelly Lee Owens continue de nous faire danser. Exploded View a joué la chanson que j'aime bien donc ça va. Anna Von Hausswolff m'a pété les oreilles et découragé de rester jusqu'à Marquis de Sade. Voila, une bonne journée à la Villette. Live

Les Limbes @ Théâtre du Rond-Point, Paris
Cette représentation est comme un doux cocon dans lequel se lover avant de tomber dans une mystérieuse torpeur. Bienvenue dans les limbes ! Oui, bon, j'étais plusieurs fois à la limite de rejoindre Morphée tant la faible luminosité dans laquelle on était plongée me tirait vers le néant. Mais ce spectacle de magie est magnifique de par son caractère onirique. Les visuels fantasmagoriques, les repères qui se brouillent, la physique remise en cause font de cette performance un moment hors du temps et de l'espace. Un peu incompréhensible, on se réjouit d'être étonné. Site

Le Clos Lupin - Maison Maurice Leblanc, Les Jardins d'Étretat, Etretat
Etretat, c'était bien. On mangé du poisson et des fruits de mer (huître de calibre 2 et 5) . On a fait de la balade aussi (mais sans le Poppy car il est beaucoup trop imprudent). On a escaladé la falaise aussi, ça faisait peur car on a failli mourir. Il faisait beau et chaud mais sur la falaise, c'était venteux (un peu comme dans la Horde du Contrevent). La marrée basse nous a permis d'aller voir l'Aiguille Creuse (23). L’hôtel était un peu moisi mais il y avait une balnéo et une place de parking. Sinon à part ça, c'était bien. Site

Evergreen, Charlotte Gainsbourg, Superorganism, Björk - 3 juin @ We Love Green, Paris
Venir à We Love Green aura eu le mérite de m'apprendre à lire. Oui, si le collectif de la petite Orono délivre une pop super orgasmique, il retourne des résultats étonnants sur Google quand on ne sait pas l’orthographier. Dans la veine, d'Architecture of Helsinki ou d'un Go! Team, Superorganism est une grosse fête colorée et décontractée faites et pour des millennials. Les vieilles Bjork et Charlotte Gainsbourg n'ont qu'à bien se tenir ! Mais We Love Green, c'était aussi la prestation de (We Were) Evergreen qui était réjouissante de par sa fraîcheur, hihi. Live

Detroit : Become Human (Quantic Dream, 2018)
Le travail est colossal. Bien que plus abouti que Heavy Rain (2010) ou Beyond: Two Souls (2013), j'ai un sentiment d'inachevé. C'est sûr, il y en a des moments forts d'émotion, d'actions chorégraphiés à la perfection, des idées de gameplay. Une direction artistique à tomber, une bande son incroyable. Mais purée, les ambitions étaient trop grandes, on sent l'absence de moyen vers la fin (animation des foules, cinématiques finales expéditives, trop de micro séquences bâclés). Mais surtout il manque la communion et la transcendance en guise de conclusion. Heavy Rain te fait tomber de ton siège devant l'urgence de son dénouement, Beyond: Two Souls t'éprouve de manière magistrale dans un dernier cataclysme. Detroit n'a pas cette unité, Detroit diverge beaucoup trop, Detroit est une compilation de fins mineurs. Detroit aurait du faire simple. Trailer

Musée départemental Albert-Kahn, Boulogne-Billancourt
C'était l'ultime visite avant une ré-ouverture probable en 2020, on peut dire qu'on a eu de la chance d'en être. Malgré la présence courue de barrières et autres éléments de chantier, cette visite des jardins n'était certainement pas décevante. Conciliant la vie et les passions du banquier avec une déambulation dans les 4 hectares de jardin mappemonde, la balade était ponctuée de projection sur le futur musée qui ouvrira ses portes. On va pas se mentir, jardins à la française, à l'anglaise, japonais, forêt bleue, forêt vosgienne, bref, c'est avant tout pour les jardins qu'on est là. Malgré le bruissement de la circulation routière, c'est l'expérience d'un sentiment de paix et de beau hors de l'agitation citadine. Blog

Autres trucs : La Disparition de Josef Mengele (Olivier Guez, 2017), The Square (Ruben Östlund, 2017), Perdus dans l'espace (Irwin Allen, 2018) : Saison 1, Montecrypto: The Bitcoin Enigma (Concrete Games, 2018), Charlie Chan Hock Chye, une vie dessinée (Sonny Liew, 2017), Pilules bleues (Frederik Peeters, 2001), Le Pigeon (Patrick Süskind, 1987), Flamingods - Majesty (2016), Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp - Sauvage Formes (2018), We Were Evergreen - Flings (2010), Juliana Daugherty - Lights (2018)