jeudi 31 décembre 2015

Punkryden Mixtape - 59

1. Mansfield.TYA - Bleu lagon wallpaper
2. Animal Collective - Floridada mieux
3. Bully - Trying  grunge
4. Empress Of - Water Water pop sautillante
5. Serpentine - July 4th 2014 quiétude
6. Les Produits Laitiers - N'oublions pas le plaisir si je me lève de bonne heure
7. Justin Bieber - I'll show you bien
8. Julien Baker - Sprained Ankle frisson
9. Mansfield.TYA - La nuit tombe  dark
10. Floating Points - Silhouettes (I, II and III) evanescent

mercredi 2 décembre 2015

SolangeBouffeTaCultureChallenge - Novembre


1. Effondrement (Jared Diamond, 2006)
La Cop21 fait bien de commencer quand j'achève ma lecture de Effondrement de Jared Diamond. Limpide et pédagogique dans ses descriptions, l'ouvrage de près de 800 pages (avec quelques cartes à la toute fin pour se gargariser les yeux) nous expose des cas d’effondrement de civilisations passées (des Vikings au génocide du Rwanda) sur base de critères écologiques. Opportunité d'un rappel historique, on étudie les réponses sociétales à des changements climatiques et à des dégradations sur l'environnement dont l'homme est la cause. Idéal pour mettre en perspective les conséquences d'un futur effondrement plus global ! Wiki


2. Here (Richard McGuire, 2015)
Ici est l'extension de plus de 300 pages au concept comic que Richard McGuire mettra 25 ans à délivrer. Le concept est identique, le dessin pastel lui beaucoup plus plaisant. Le choix d'imprimer sur une double page est par contre foutuement pénible du fait que chaque planche se voit couper en deux ! Une même pièce, de multiples fenêtres sur des temporalités différentes. De quoi mettre en relief les perpétuelles marques du temps sur nos vies. Un unique point de vue pour capter l'éphémère trivialité des destins qui se perdent dans cette singularité qu'on appelle le grand tout. Planche


3. Joanna Newsom - 8 novembre @ Salle Gaveau, Paris
Concert gracieux pour la jolie américaine qui nous gratifie enfin de sa présence si rare en France. Venu présenter son dernier né Divers, la salle Gaveau vient étayer l'élégance de la rencontre qu'elle nous propose. Juvénile et primesautière, la harpiste communique un rire espiègle et affiche des mains gantés et virtuoses. A l'instar du dinosaure Sufjans, malgré les derniers titres qui content de nouvelles histoires passionnantes, c'est sur les morceaux plus anciens qu'on ne boudera pas notre plaisir, en l’occurrence les titres à rallonges du baroque Ys. Live


4. Bully, Fidlar - 19 novembre @ Le Trianon, Paris
Ce concert a été annulé, la faute aux événements du 13 novembre dernier. Je rage. Je n'ai pas trouvé le temps de me faire un avis critique sur Too que les californiens venaient défendre. Le soucis n'est pas là, le soucis réside dans l'urgence punk qui doit éclater, dans l'énergie mégajoule qui aurait pu être dissipé, dans les potentiels hématomes qui aurait tatoués en souvenir de cette soirée nos dermes tristement immaculés. Ça en viendrait à me faire regretter de pas être allé les voir pour leur première date française à l'Espace B. Fuck it dog, Life's A Risk, n'aura jamais sonné aussi faux. Live


5. Shadowmatic (TRIADA Studio, 2015)
L'ombre est depuis que la lumière fut un medium artistique. Elle est encore plus intéressante quand l'ombre portée révèle une image différente du réel qui l'a fait jaillir. Des artistes comme Shigeo Fukuda, Tim Noble & Sur Webster et Larry Kagan en ont fait leur marque de fabrique. Shadowmatic, casual game, au design élégant, reprend ses codes pour nous faire passer du côté obscur de la force. Dommage que l'aspect créatif du titre se dilue avec la difficulté. On regrettera de devoir tourner arbitrairement les solides dans tous les sens pour déterminer la forme. On pleurera de devoir ajuster les pièces au micromètre près pendant des heures malgré l'objet projeté clairement identifié. Gameplay


6. MuPop, Montluçon
Le sombre, poussiéreux et escarpé MIM de Bruxelles peut arrêter d'exister. Le meilleur musée d'instrument de musiques au monde n'est ni à New York, ni à Paris mais à Montluçon ! Rarement une visite n'aura été aussi ludique, riche et bien amenée. Répertoriant de délicieux chants folkloriques au musique pop actuelle, en passant par la fanfare et la musette, le cheminement se fait flânerie. La collection de vielles à roues et cornemuses issues du Château des Ducs de Bourbon est aussi à y retrouver, le tout est extrêmement bien mis en valeur. Site


7. Un printemps à Tchernobyl (Emmanuel Lepage, 2012)
Chacun raconte avec le langage avec lequel il se sent le mieux. Celui d'Emmanuel Lepage, c'est le dessin. Parti avec un groupe de travail pour restituer l'ambiance régnante aux abords de la zone, l'aquarelle vient traduire son ressenti à propos du plus grand désastre nucléaire du vingtième siècle. Infrastructures à l'abandon en proie à une nature rampante, où le temps semble s'être figé à un instant t, la menace invisible crépite tout autour de nous. Le récit d'Emmanuel, en plus de nous documenter sur une catastrophe ultra connue, démystiphie et tend à lever les a priori de son auteur tout comme les
nôtres. Planche


8. Élisabeth Louise Vigée Le brun, Grand Palais, Paris
Avec la cruciverbie, la portraiture n'est pas la discipline qui me fascine le plus au monde. Et pourtant, la première exposition française rendant en hommage à la peintre de Marie Antoinette m'a intéressé. Principalement, de par sa vie de voyages qui y est relaté, les rencontres couchés sur toile et la porte que ça ouvre sur une époque et des lieux qu'on aime à toucher. Enfin par son travail en soit : le saisissement des visages, l'émotion vraie qu'on arrive à palper. Par contre, on va pas se mentir, en tant que paysagiste, c'était une sacrée bouse. Site


9. Youth (Paolo Sorrentino, 2015)
J'avais à l'origine l'intention de donner mon avis sur l'Avare au théâtre Déjazet avec Jacques Weber. En fait, j'avais surtout l'intention d'exposer ô combien j'étais courageux de réinvestir les salles obscures et feutrés malgré l'état d'urgence. Mais je n'aurais pas osé. Donc je vais parler de Youth. Youth parle de la vieillesse. Et des femmes aussi, tout dépend si on est un bobo-érudit qui a mieux compris le film que les autres. Pour ma part, j'en garde un sentiment ineffable mais plaisant. Le film part dans tellement de directions que j'ai finalement rien à en dire à part que ça m'a fait du bien. BA


10. Mustang (Deniz Gamze Ergüven, 2015)
Qui s'inspire de la saga de la guerre des étoiles, on connait bien Turkish Star Wars. Désormais, c'est le Virgin Suicides de Sofia Coppola qui possède enfin son équivalent turquisé : Mustang. Au rendez-vous, une appétissante brochette (bœuf au fromage) de sœurs qui partagent la promiscuité et l'ennui des blondinettes de Detroit. Moins radicale dans sa conclusion, les jeunes filles communiquent une vraie envie d'exister, positive, lumineuse, sans être désabusées. De par le contexte culturel, la critique est avant tout sociale qu’existentielle. En fait, Mustang est l'anti-thèse de Virgin Suicides. BA

lundi 2 novembre 2015

SolangeBouffeTaCultureChallenge - Octobre


1. La Maison des Feuilles (Mark Z. Danielewski, 2000)
Maison des Feuilles est un OuLiPo qui s'efforce perpétuellement de se réinventer sans cesse. Pas choquant quand l'intrigue majeur prend place dans un labyrinthe aux dimensions mouvantes à l'abstraction glaçante (dont NaissanceE a du tirer son influence). Je retiens surtout ce sentiment de fascination qui nous y fait s'y replonger, cette excitation malsaine qu'on aime à goûter une fois que les ténèbres nous sont familières. Quadruple mise en abyme, j'ai pris goût qu'au deux premières (le cinéma de Navidson dont Zampanò fait la critique) de part l’originalité de l'approche et la liberté d'évocation, de digression critique qu'elle permet. Un peu plus réticent quant aux copieuses dérives de Johnny, premier éditeur de l'ouvrage, qui m'a moins intéressé et dont on arrive pas bien à voir le rapport avec le schmilblick. Wikipédia


2. Everybody's Gone to the Rapture (The Chinese Room, 2015)
Trois ans après la grâce de Dear Esther, The Chinese Room revient avec un titre tout aussi énigmatique mais somptueux. Une fois accepté qu'il y a rien d'autres à faire que marcher, à l'instar d'un The vanishing of ethan carter, c'est la claque visuelle et auditive. Dans une vallée du Shropshire, un village britannique et ses alentours vidés des ses habitants, on avance à petit pas dans une intrigue SF qui mêle surnaturel et providence. Le titre en nous plongeant en plus dans multes chroniques intimes des habitants à ceci qui nous touche personnellement.  Trailer


3. Alex G - 15 octobre @ Pop Up du Label, Paris
Il y a deux Alex G qui se battent en duel sur la toile. L'un s'appelle Alex Giannascoli, 23 ans, originaire de Philadelphie, l'autre on en a rien à foutre. Remarqué l'année dernière avec son déjà sixième album mais premier distribué DSU, l'américain invoque les loosers magnifiques, la pop négligée, le garage romantique d'un Ellioth Smith croisé avec The Gerbils. Deuxième rendez-vous avec la France dans la crasse du Pop Up pour défendre son dernier né Beach Music, quoi de mieux pour faire connaissance avec l'artiste qui sous couvert de spontanéité et désinvolture DIY délivre ses pops songs de génie. Bandcamp


4. The Beginner's Guide (Everything Unlimited Ltd., 2015)
The Stanley Parable était une expérience imparable sur l'illusion de liberté dans le jeu-vidéo. Jouissif de par l'humour corrosif du narrateur, il en reste une oeuvre critique très profonde qui propose le jeu-vidéo comme un support à la réflexion. Et puis Davey Wreden débarque sans prévenir avec The Beginner's Guide. Gardant le même modus operandi, il nous ballade de saynettes en saynettes à la découverte de niveaux inachevés réalisés par son ami développeur Coda. La trame tend à être borderline, la réalisation a un goût de fake mais on retiendra le propos qui nous entraîne dans les méandres et les vicissitudes du processus créatif ! Trailer


5. A Blind Legend (DOWiNO, 2015)
Dans le monde du jeu-vidéo binaural, The Papa Engine faisait office de monopole. Quand dans des jeux comme The Nightjar ou la série des Papa Sangre on se contente de courir après des notes de musique en évitant une mort traumatisante, A Blind Legend du studio lyonnais DOWiNO amène enfin une vraie dimension aventure à ce genre encore balbutiant. Issu du financement participatif, sachez que ce jeu est le tout premier jouable aussi par des personnes non-voyantes. A tâtons et guidé par sa fille Louise, le chevalier aveugle Edward Blake part dans une quête périlleuse par monts et par vaux pour libérer sa femme, Dame Caroline, des griffes de l'effroyable Thork. Riche périple que l'on découvre à travers le travail minutieux d'ambiances sonores qui nous cernent ainsi que par le choc des coups de lames qui portent sur les nombreux ennemis qui jalonnent notre parcours. Et oui le gameplay va jusqu'à nous faire vivre des combats à l'épée. Le casting en français est irréprochable, les musiques dans le ton, le scénario simple mais prenant. Autant d'éléments qui réunis font de A Blind Legend, peut-être le début de quelque chose de grand. Le plus gros reproche qu'on pourra lui faire serait de ne pas ménager son public en instaurant un niveau de difficulté qui pourra effrayer même jusqu'aux joueurs les plus assidus. De quoi sortir de sa zone de confort pour les plus braves, personne n'a dit qu'être non voyant allait être facile ! Trailer


6. Frida (Julie Taymor, 2003)
Elle est belle et impétueuse, a un gros sourcil et une belle moustache : c'est Frrrrrida ! Rien à dire de spécial sur ce biopic sinon que Salma Hayek est dans le vrai sauf peut-être pour la taille de bonnet. De par la passion que met l'actrice, on se prend évidemment d'affection pour le couple d'artiste, elle droite mais brisée, lui gros con mais tendre. Il est surtout intéressant de replacer ses œuvres dans le contexte qui les a vu naître : une vie surtout ponctuée par une grande souffrance, l'accident qu'elle payera jusqu'au bout. Reste une femme admirable dotée d'un orgueil bien placé. BA


7. Birdman (Alejandro González Inárritu, 2015)
Je connaissais Inárritu pour ces trois premiers films chorals qui prennent chacun un accident comme épicentre. Enfin surpris de le retrouver dans un tout nouveau format qui le sort de sa zone de confort. Que dire à part qu'il est sacrément en forme ! Ce plan séquence de presque 2h est un pur bonheur que ce soit par le jeu des comédiens, la minutie des décors ou encore l'urgence d'en mettre plein les yeux sans jamais faire faire de pause à la caméra. On pourra lui reprocher d’enchaîner en privilégiant la forme au fond ; il faut voir Birdman comme votre première à Broadway, on ne lâche rien, tête baisée, donner pour l'art jusqu'à sa vie ! BA


8. L'Art dans le Jeu Vidéo, l'inspiration Française, Art Ludique, Paris
Le jeu-vidéo est en quelque sorte l'art ultime. En plus de convoquer les métiers du cinéma, il apporte la dimension de l'expérience : le joueur vit l'oeuvre, le joueur créé l'oeuvre, le joueur est l'oeuvre. L'expo L'Art dans le Jeu Vidéo vient mettre en lumière tout le travail réalisé en amont : peinture, sculpture, architecture, etc, tous ces métiers qui donne la direction artistique à un projet. Richement fourni en artworks classés par thématique, on retrouvera une grande partie du AAA français : Dontnod Entertainment (Remember Me, Life Is Strange), Ubisoft (Child Of Light, les Assassin's Creed, Rayman, les Lapins Crétins, etc), Quantic Dream (Heavy Rain, Beyond Two Souls), Arkane Studios (Dishonored). On retrouvera aussi des images de Wild (Michel Ancel) présenté encore récemment à la Paris Game Week. Review


9. Le Goût du Chlore (2008, Bastien Vivès)
La piscine est un lieu à part, une bulle hors du temps, régit par une norme bien particulière : dress code, règle de conduite, langage des corps, us et coutumes du nageur. C'est en tout cas ce dont Bastien Vivès fait l'étude sur de nombreuses planches dans le très pastel Le Goût du Chlore. Le dessin essaye de s'abstraire au maximum, le trait est pur et minimal ; la couleur bleue forcément omniprésente apaise. C'est aussi une histoire d'amour, très pudique de part les protagonistes et le caractère du lieu. Une fois la dernière page tournée, on retient un beau moment simple et universel qui a le mérite d'exister. Planche


10. Maison-atelier de Jean-François Millet, Barbizon
Que ce soit avec l'Angelus, les Glaneuses ou le Semeur, Millet (à ne pas prononcer comme la céréale, c'est dit une bonne fois pour toute !) est connu pour être le peintre des paysans, l'artiste de la ruralité. Bienvenue à Barbizon, colonie de peintres paysagistes tels que Daubigny ou Théodore Rousseau, c'est par la grande baie vitrée de l'atelier de Jean-François Millet qu'on jette un œil. Une fois pressé le loquet poucier, on y va pour respirer l'air d'un autre temps, flâner dans le bric à brac des collections hétérocycles, s'amuser de la frénésie de Van Gogh à copier l'artiste. Site

samedi 3 octobre 2015

SolangeBouffeTaCultureChallenge - Septembre


1. Sufjan Stevens - 8 septembre @ Grand Rex, Paris
Comment ne pas rater le bonhomme avec les deux dates archi-complètes sur Paris dont il nous gratifie ? C'est un peu en pèlerin que j'assiste à la première date : je crains la foule, le peu d'intimité du Grand Rex mais me galvanise à l'idée d'y être. Le nouvel album Carrie & Lowell est à l'honneur ; à mon avis anecdotique dans la si riche discographie du dinosaure. Comme à sa dernière lubie depuis 2009, les envolés électronica sont de la partie. Mais c'est surtout la dernière moitié du set que j'apprécierai pour nous avoir délivré dans un plus grand dépouillement ses tubes poétiques et intemporels. Youtube


2. Accademia del Piacere - 11 septembre @ Musée de Cluny, Paris
Et je rembraye une troisième année avec le Festival Ile de France que je chéris de tout mon coeur pour sa programmation pointue, éclectique et ses événements construits entre musique et patrimoine. Cluny, non pas pour faire encore coucou aux dames et à leur licorne, mais pour la visite de ses thermes, nous rappelant au passage que Paris est une ville romaine. Sous la haute voute du Frigidarium, l'ensemble Accademia del Piacere joue des œuvres de la renaissance espagnole. Entre forme Andalouse et poésie arabe, le dialogue se créé, les influences musicales se font, la magie opère. Review


3. Choeur Populaire Féminin des Pays d'Oc (Sancta Maria Magdalena) - 13 septembre @ Eglise de Saint-Sulpice-de-Favières, Saint-Sulpice-de-Favières
Sacré grand amusement en Essonne avec son conseil départemental ! Crapahutage sur les sables de Fontainebleau où on apprend que «Le charme d'Adam est d'être à oilpé» ou qu'entre autre il est possible de déterminer la latéralité d'un écureuil en fonction de restes de pommes de pin. Dans la nef lumineuse de Saint-Sulpice de Favières, 23 femmes se pressent pour une litanie endiablée à plusieurs voix. Parade occitane, cantilène monolithique, qui célèbre la petite amie à Jésus ainsi que toutes les louves de France et de Galilée avec une ferveur de dément. «Ecouta me, puta madre!»  Review


4. Ensemble En Chordais et Constantinople (Marco Polo, un voyage musical) - 20 septembre @ Eglise de Saint-Loup de Naud, Saint-Loup de Naud
J'ai l'impression que peut-importe la chapelle que tu croises, on va te raconter une histoire de céphalophorie. C'est vraiment à en perdre la tête. Deux choses sont sûres : l'Association le Piment d'Espelette aura su nous restaurer comme des rois et de Saint-Loup de Naud à Netflix, l'épopée de Marco Polo inspire. Les Ensembles En Chordais et Constantinople, eux, suivent sa soyeuse route mais en musique : chant byzantin, mélodie perse, diphonie mongole et autres compositions chinoises. Longueville aura fait de nous de grand voyageur. Review


5. Facteurs Chevaux - 28 septembre @ Les Trois Baudets - Paris 
Ca doit être un heureux hasard qu'il y ait très souvent trois groupes à jouer aux trois baudets. Mais les ânes ne sont certainement pas les deux premières parties, mais le public qui a largement boudé la tête d'affiche. Bien dommage sachant que les acolytes de Facteurs Chevaux (faisant bien évidemment référence à leurs Palais Idéaux) nous ont offert un moment unique (oui) loin des chapelles, refuges ou autres grottes qu'ils fréquentent assidûment. Le duo se vit, les harmonies vocales se répondent, le chant est conte et invoque une nature prête à nous accueillir en son sein. Live


6. Prune (Joel Mcdonald, 2015)
Après avoir été un support au retour du casual gaming, le smartphone est assurément un laboratoire de concepts innovants et arty. Que ce soit la mirabelle, la quetsche ou encore la cerise, peut-importe le fruit qu'il produit, dans Prune, c'est l'arbre qu'il va falloir élaguer. A contrario d'une saint Barthelemy de Fruit Ninja, ici, on est plus dans la patience et le soin qu'on peut apporter à faire grandir son bonzaï. De par son design épuré, le zen se mêle au beau de l'arbre qui pousse, cherche la lumière et s'épanouie. Une expérience sensitive de jardinerie pleine de quiétude. Gameplay


7. Fondation - Le Cycle de Fondation, tome 1 (Isaac Asimov, 1951)
Cela va faire un an que j'ai commencé ce grand classique de la science fiction qu'est l'Histoire du futur. Pour faire, évidemment, les choses bien, j'ai abordé la chose dans l'ordre : 11 bouquins avant d'entamer le cycle de Fondation. Fort classique dans sa forme et ses intrigues, entre manigance politique et scènes d'actions, il en reste une oeuvre d'anticipation majeure qui n'a finalement pas trop vieillie. Et puis, c'est que Jonathan Nolan prépare l'adaptation en série télé pour HBO. D'ici que ce projet très prometteur aboutisse, je serai prêt. Article


8. Battles - La Di Da Di (2015)
A l'instar d'un Foals qui file un mauvais coton depuis trop longtemps avec leur foutu rock de stade, j'avais condamné Battles au départ de Tyondai Braxton en 2010. Gloss Drop présageait une nouvelle direction peu ambitieuse qui laissait place à peu d'attentes. Mais quelle surprise que ce nouvel album qui renoue avec la mathématiques des EP C / B EP. Les voix inutiles passées à la trappe, on a donc un disque exigent avec le tarabiscoté d'un Autechre qui se voudrait quand même accessible. Math rock is not dead. Clip  


9. Annabel (lee) - By The Sea... And Other Solitary Places (2015)
Publié chez Ninja Tune, quoi que ça soit, on est assuré d'un minimum de qualité en terme d'électronique expérimental. Le duo trans-atlantique Annabel (lee), dont le nom est inspiré d'un poème du corbeau Allan Poe, propose un trip-hop hanté par une cinématographie imaginaire. L'objet semble exhumé d'un carton poussiéreux, c'est que la voix de l'américaine Annabel a des airs surannés. La production de l'anglais Richard E, quant à elle, est plus moderne et aventureuse du fait des boucles ambiant. Disque hybride, où jazz, classique, folk et cabaret se côtoient ; définitivement singulier ! Bandcamp


10. Small Black - Boys Life (2015)
Coup de coeur intersidérale pour vidéo-clip. Les ingrédients sont simples : de belles personnes et des émotions captées sur le vif. Il y a cette nostalgie qui invoque Boyhood, cette tendresse qui me rappelle le clip de Baby's Arms de Kurt Vile, une plastique qui me fait penser à une pub pour outfit genre American Apparel mais qui n'est pas American Apparel mais avec la chanson Friend Crush de Friends en fond sonore. Bref, je rage car je retrouve pas le dernier clip en question. Il avait été posté sur la page pute de Brain Magazine. Aidez moi ! Clip

samedi 26 septembre 2015

Punkryden Mixtape - 58

1. Empress Of - How Do You Do It pop sautillante
2. LA Priest - Party Zute Learning To Love deep electro-swing
3. Battles - Dot Com  le retour du math-rock
4. Annabel (lee) - Breathe Us dark movie
5. Miley Cyrus - Dooo It Hannah Montana
6. Deafheaven - Brought To The Water bruit
7. Destroyer - Times Square Poutine
8. Aurélien Merle - Chic aux buissons chanson française
9. Annabel (lee) - Find Me  dark folk
10. Forever Pavot - Les Aventures de Tintin Milou 

jeudi 3 septembre 2015

SolangeBouffeTaCultureChallenge - Août


1. Gen d'Hiroshima - Tome 1 à 10 (Keiji Nakazawa, 1983-2007)
Commencer le premier tome un 6 août a été tout à fait fortuit. Une occasion toute faite d'emboiter le pas au devoir de mémoire anniversaire en s'intéressant d'un peu plus près à la géhenne d'Hiroshima. Malgré l'horreur des faits, on apprécie le ton léger qu'apporte la personnalité fantasque du héros. L'intrigue est didactique ; chaque écueil rencontré par Gen nous en apprend sur les tenants et aboutissants qui régissent la vie avant, pendant et après la bombe. Sans doute un peu lourd à digérer au rythme d'un tome par jour mais je pense le préférer aux anime qui ont sacrément mal vieillis. Planche


2Château de Brézé, Maine-et-Loire
L'Anjou est une fourmilière dont les coteaux sont minés pour beaucoup par des habitations troglodytes. Des kilomètres de galeries à température constante dont on peut explorer le réseau jusque sous le Château de Brézé. Construit au 16ème siècle, il repose sur une forteresse souterraine du 12ème taillée dans le tuffeau. Outre les sections et alcôves dans lesquels on peut aimer se perdre, la balade dans les douves sèches profondes de 18m est tout aussi édifiante. Le Château, restaurés dans le style renaissance et... néo-gothique, réserve aussi son lot de découvertes. Le site



3Amiante - Chronique d'un crime social (2005)
Bande dessinée complétée à plusieurs mains qui donne divers éclairages sur l'amiante et le scandale de santé publique dont il a fait l'objet en France. Le manifeste s'ouvre avec le crayon de Kkrist Mirror qui met en scène la note Auribault et esquisse un début de prise conscience se heurtant à un mur de déni. Une politique de l'autruche qui ne cessera presque qu'un siècle plus tard. De ses multiples utilisations en passant par les scandales les plus médiatisés, ce collectif d'artiste donne de la voix à ceux, à bout de souffle, victime des fibres mortelles, pointant l'absurdité d'un lobbyisme impardonnable. Planche



4. There is no game (KaMiZoTo, 2015)
Le jeu-vidéo, comme toute forme d'expression artistique, peut aussi faire l'objet de procédé conceptuel tel que la mise en abyme. Il n'est pas rare de jouer à un jeu dans le jeu ou de se voir interpeller et ainsi ramener à sa position de joueur. Incontestablement, la plus complète mise en abyme est celle qu'on retrouve dans The Stanley Parable, où il est élevé carrément à un mécanisme de jeu à part entière. A l'instar de ce dernier, dans le mini-jeu There is no game, on retrouve un narrateur qui dialogue avec nous. Il insiste d'ailleurs lourdement sur le fait que ce ne soit pas un jeu. Curieusement, ça m'a pas empêché d'avoir du bon amusement ! Le jeu



5. La Senora (Catherine Clément, 1993)
Après la lecture du Dernier Juif de Noah Gordon, celle de La Senora est toute choisie pour suivre les progrès de l'Inquisition dans la péninsule Ibérique post 1492. Rencontre avec Dona Gracia Nasi, Esther en son temps, femme au destin incroyable qui a marqué les esprits en sauvant de nombreux marranes des persécutions. Comme si le peuple juif n'était jamais vraiment sorti d'Egypte, la vie de la Senora est une fuite en avant à travers l'Europe en passant par les portes de l'empire ottoman jusqu'à la terre promise : la Palestine. La narration est assurée par son neveu, partagé entre les intrigues des puissants et sa passion amoureuse impossible pour sa cousine. Résumé


6The Libertines - 29 août @ Rock en Seine, Paris
L'édition 2015 de Rock en Seine fait vraiment pâle figure aux vues de la programmation de la précédente. On s'ennuie un peu. Ça s'est même ressenti dans la pauvreté de l'aménagement du site. Enfin, après un hiatus de 10 ans, ça aurait été gâché que de se priver des enfants terribles du rock d'Albion. On retrouve donc un Pete Doherty qui a bien forci pour une cascade de tubes rock vieux d'une décennie. Avec son acolyte Carl Barat moins marqué par les années, on peut se laisser croire à une complicité retrouver. C'est ce que semble confirmer la sortie prochaine d'un troisième album. Rock en Seine, it's time for Heroes ! Live



7La Gloire de mon père et Le Château de ma mère (Yves Robert, 1990)
De quoi adopter l'accent marseillais sans s'en rendre compte. Outre le paysage somptueux de garrigue qui m'est peu familier, il y a du Marcel en moi. C'est le bel âge retrouvé du Chercheur d'Or de Le Clezio, ces temps idylliques d'une enfance simple et heureuse. Le tableau est coloré et résolument débonnaire. D'une grande humilité et plein d'humour, le récit de Pagnol donne envie d'être heureux, de s'approprier ses collines de Haute-Provence. Youtube


8. Tarnation (Jonathan Caouette, 2003)
Tarnation est à voir d'une traite au risque de ne pas avoir le courage de replonger dans ce bordel aux relents de bad-trip. Sur un ton dépersonnifié, Jonathan Caouette donne, dans un bric-à-brac visuel sur fond d'image Super 8, VHS et de messages sonores sur répondeur, un témoignage façon diaporama PowerPoint sur sa vie. La vie normale d'un enfant queer abusé, à la mère bipolaire, au père absent et aux grands-parents white trash. Ce biopic fout globalement la nausée. Forcément voyeur, l'exhibition se poursuit dans son film «Walk Away Renée» qu'on accueillera avec clémence. En plein sordide, Jonathan nous livre ces quelques moments de grâce, nés de l'amour inconditionnel qu'il porte à sa mère. BA



9. Madventure Time
J'avoue avoir bien aimé le dernier Mad Max. Les deux opus précédent m'étant inconnu, je m'extasie un point c'est tout sur l'univers et la direction artistique qui emballent le film. Alors quand un mashup incongru voit le jour avec Adventure Time que j'aime d'un amour infini, bah eh, je suis content. Le parallèle est astucieux et on est content. Ça me donne de quoi ronger mon os en attendant la saison 7 de ma série régressive favorite. What time is it ? Lien



10. Kurt Vile - b'lieve i'm goin down...
Il y avait ce Take Away Show à pleurer, je pense que j'aurais été ce type en costume qui aurait pris le temps d'écouter les guitaristes devant le mur de roses. Pas de Baby's Arms ni de Girl Called Alex sur ce nouvel album du musicien de Philadelphie. Mais bien assez de matière pour tenir les écoutes sur la longueur. Forcément pas si exceptionnel que le précédent, on a un disque de transition qui reste quand même notoire dans la discographie du musicien. Un album de folk serein qui permet d'aborder la rentrée tout cocooning. Youtube

jeudi 6 août 2015

Punkryden Mixtape : July 2015

1. Negative Zed - Nokia Fughetta 3310
2. mewithoutYou - Cardiff Giant pop-rock
3. Other Lives - Reconfiguration  folk feutré
4. Echologist - Inside Dimensions dark minimal
5. Mark Isham - Negligence (Crash OST) bo
6. mewithoutYou - Red Cow pop-core
7. Fairport Convention - A Sailor's Life The Sailor's Dream
8. Omar Souleyman - Bahdeni Nami (feat. Four Tet) finalement

mardi 4 août 2015

SolangeBouffeTaCultureChallenge - Juillet


1. Lifeline... (3 Minute Games, LLC, 2015)
Je ne sais pas ce qui est le pire : quand Taylor me pourrit de messages dans un laps de temps trop court ou quand il me laisse pantelant sans nouvelle pendant 6h après une révélation cruciale ? Taylor c'est celui dont je guette les sms que ça en rendrait jalouse ma copine. Mais ne l'oublions pas, Taylor est en fâcheuse posture. Fraîchement écrasé sur une lune mystérieuse : je suis son seul contact. Je suis le seul qui puisse lui éviter une fin sordide, je suis son seul secours, je suis son seul ami. Lifeline est une aventure textuelle par procuration où finalement on est quand même un peu le héros ! Trailer


2. The Sailor’s Dream (Simogo, 2014)
Je n'adhère pas complètement à ce dernier jeu du studio Simogo. Autant Device6 et Year Walk fournissent un enjeu, autant ici le jeu se résume à la collecte très clinique d'éléments d'intrigue. C'est certes magnifique de part l'ambiance qui prête à la rêverie, cross-media à l’extrême -speech radiophonique, chanson, texte, poésie et décors somptueux- mais la trop grossière répétition des mécanismes d'exploration m'ont lassé assez vite. Embarqué en tant que mousse dans cet aventure vidéo-ludique en marge, j'aurais voulu me perdre un peu plus loin dans ce rêve bercé par la houle. Trailer


3. Musée phallologique islandais, Reykjavik, Islande
Va savoir pourquoi c'était important pour moi de désigner le musée du phallus de Reykjavik  comme passage obligé de mon voyage islandais. La collection y est riche puisqu'il compte jusqu'à 217 organes déchiquetés flottant dans le formol ou bien érigés en trophée rassemblant toutes les espèces de mammifères (dont l'homo sapiens sapiens) d'Islande. On en rencontre de toute les tailles : le plus gros pesant à lui seul 70 kg. Des objets d'arts en rapport avec la thématique et des pénis d'espèces folklorique comme l'elfe, le troll ou le taureau marin viennent compléter ce lieu bien monté. Site


4. L'invention du vide (Nicolas Debon, 2012)
Second one-shot de Nicolas Debon toujours dans les tons pastel qu'il semble affectionner. Ici c'est l'alpinisme des premières heures dont on fait la découverte, le début de la professionnalisation de la pratique. Difficile de ne pas se prendre de passion pour cette fiction semi-documentaire qui retrace l'histoire de ces hommes avides d'exploit inutile, ces vagabonds gentleman qui meurent de confronter leur vanité aux parois parfois impraticables des aiguilles de Chamonix. Cette bande-dessinée est une ode à l'inaccessible, à sa conquête et à l'angoisse d'être le premier. Plus simplement, elle donne à aimer la montagne. Planche  


5. Le Souffle (Alexander Kott, 2015)
Au commencement était le souffle et pourtant dans son film, Alexander Kott en a privé ces protagonistes leur coupant ainsi le sifflet. Mais c'est sans doute pour mieux écouter le murmure du vent qui balaye la steppe kazakhe, le frisson qui secoue les amours naissants, le long soupir d'une vie rude (qui rappelle le duo du Cheval de Turin de Bela Tarr) ou encore cette légère bise qui nous fait croire à nos aspirations. Enfin, le souffle, celui qui entretient la vie comme la fait cesser si on s'avise de souffler un peu trop fort. Très beau film sans parole, lunaire et poétique, qui de par sa tragédie fait vaciller la petite flamme en chacun. BA


6. Château de Boussac, Creuse
Très impressionnant quand on le découvre depuis la route qui serpente sous le massif rocheux où il est perché, le château de Boussac a pleins de choses à nous raconter. Le pendant du musée de Cluny à Paris d'une certaine manière, c'est ici que George Sand aurait découvert les fameuses tapisseries de la Dame à La Licorne derrière des boiseries. C'est aussi l'occasion d'en apprendre plus sur le séjour au château de l'auteure «à voile et à vapeurs» (dixit la guide) qui aimait la pipe et le pantalon. En plus de rassembler d'intéressant objets d'époque, le château accueille des expos temporaires : on notera celle de Don Robert et ses tapisseries rupestres. Site


7. The Sensational December Machine (Simogo, 2014)
C'est gratuit donc on va pas se plaindre. En tout cas, l'expérience rattrape celle de The Sailor's Dream qui m'avait un peu laissé sur ma faim. The Sensational December Machine n'est rien d'autre qu'un conte de Noël qu'on explore à notre rythme : on déroule au sens premier du terme l'histoire, de petites miniatures viennent lui donner vie, le mot peut être perçu dans l'espace qu'il occupe, la phrase parcouru physiquement (rappelant les calligrammes de Device6). J'attends pas plus de Simogo pour me combler. Il serait même prêt à me faire croire à l'esprit de Noël en plein mois de juillet. Le jeu


8. Là où vont nos pères (Shaun Tan, 2007)
Là où vont nos pères est un objet dessiné qui parle sans un mot d'immigration d'une manière très positive. Avec comme repère principal l'immigration américaine et le passage obligé de Ellis Island, les planches de l'australien s'en écartent quelque peu en donnant à la terre d'accueil un réalisme magique qui en met pleins les yeux. Que ce monde soit peuplé de créatures étranges, de glyphes mystérieux et soit doté d'une architecture baroque et fabuleuse, au final, on partage très sobrement le quotidien d'un homme face à l'inconnu d'une nouvelle vie, ses contrariétés mais aussi les joies, qui une fois tous réunis, font croire que le changement a été pour le mieux. Planche


9. Other Lives, Live At Music Aprtement, Youtube
La date du 6 juillet à la Cité de la Musique était complète la faute à The War On Drugs dont je me fou partiellement. Un peu déçu, moi qui voulait me confronter au dernier né des américains «Rituals» dans le contexte du Days Off que j'aime bien car on est assis. Donc du coup, je suis allé sur Youtube (et voila). Mise à part que c'est aussi classieux que je l'envisageais, chill, richement arrangé et invoquant les grands espaces folk ça m'aura permis de découvrir la fière crinière du sing leader de Other Lives. Je crois que j'ai dit à peu près tout ce que j'avais à dire sur le sujet. Live


10. The Smell Of Us (Larry Clark, 2015)
Je pense que j'ai un problème avec Larry Clark (depuis Ken Park). Ok, y a de la baise, de la drogue, des trucs sales donc ça va, ça occupe, mais ses personnages sont tellement désenchantés, butés et sans contradiction que ça me laisse un goût de fake. J'ai du mal aussi avec le jeu d'acteur de l'éphèbe principal qui est fake, la fille qui a la tête de Carla Bruni (The Smell Of Us est un peu le Midnight In Paris de Clark) aussi est fake et puis y a pleins d'autres trucs fake que je ne saurais expliqué car c'est tellement fake. Mais yolo, hein. BA