samedi 20 décembre 2014

Ainsi parlait Solange : une comédie existentielle pour tous et pour personne


A l'instar de Pas très normales activités avec Norman Thavaud, il était temps à Ina Mihalache de se projeter hors des internets au profit du grand écran. Solange et les vivants, son premier long métrage issu du financement participatif, est l'occasion pour la canadienne de nous montrer de quel bois elle se chauffe. Particulièrement prolixe sur le Youtube, elle choie son public depuis bientôt 3 ans. Pour notre plus grand bonheur, elle délivre régulièrement ses réflexions désabusées parfois neurasthéniques voire névrosées mais toujours réconfortantes, qui nous ramènent à nos propres cogitations. Son personnage est fort attachant à qui est un peu cérébré, à qui l'empathie est un sens comme un autre, à qui a le coup de foudre pour ces filles jolies au naturel.

Autant ses vidéos (mêmes celles qui relèvent de la performance plus que de la délivrance d'un message intelligible) m'ont jamais ennuyées, autant Solange et les vivants m'a laissé coi. Je passe sur le mauvais raccord (où est passée cette putain de tasse de thé?) dès le début du film qui m'oppresse encore. Mais c'est avant tout la trame générale que j'ai trouvé finalement pas très bavarde. Succession de saynettes où Solange se découvre par contraste avec les personnages qu'elle côtoie, bons nombres des sketchs tombent malheureusement dans le poncif éculé (les deux femmes de la salle d'attente du médecin, la journaliste et le clubbeur en tête) en mettant en scène des personnages sans la moindre profondeur, totalement caricaturaux.

Le message substantielle qui se dégage des sketchs donne l'impression d'être quasi tronqué (ou du moins aucun effort a été fait pour l'étayer). Chaque idée se retrouve cloisonnée à elle même donnant un caractère désarticulé à l’enchaînement du film qui dans sa globalité en pâtit. Une volonté de raconter (trop vite) par la mise en scène qui malheureusement tombe un peu à plat. Et puis le choix de justifier Solange et les vivants par Solange te parle (ou l'inverse?) m'a un peu déçu. C'est un peu le choix de la facilité, c'est fortement égocentré et je suis assez sceptique concernant ce que peut en penser un spectateur lambda qui n'a pas le background concernant le personnage de Solange (en tout cas c'est un peu lourdingue pour le spectateur assidu).

Cependant et ouf il y a de bonnes choses. M'étant fait souffrance pour écrire cette critique, je vais remonter quand même quelques bons points. Il y a ce travail intéressant sur l'inaction qui se lit sur le jeu des acteurs invoquant ses expérimentations de Réussites[Patiences] (2010). Le passage avec l'amante du cunilinguiste est assez réjouissant. La meilleure scène reste à mon sens celle où Solange nue monologue dans son bain, du fait qu'elle m'a ramené à ma réalité de spectateur, scrutant la poitrine qui tardait à se montrer. La scène de la vieille fumeuse a de bien qu'elle a le mérite de commencer comme une mauvaise blague, tâtonner, pour finir sur un moment sensible. Et puis il y a Solange babysitteuse, Solange dactylographe, Solange cauchemardante, autant de Solange qui nous ramènent finalement à la Solange des internets, la Solange qu'on se plait à apprécier.

mardi 16 décembre 2014

Lumière sur...

Suite directe à Lume, mise en bouche proposée par le studio State of Play Games en 2011, Lumino City (2014) voit plus grand. C'est une ville chamarrée de plus de 3m de haut tout en carton qui a été réellement construite à la main. Un mini-univers avec ses propres codes que Lumi la petite héroïne en papier découvre au gré de notre exploration. Un enjeu : retrouver notre grand-père, bricolo à ses heures, qui se fait kidnapper à l'heure du thé! Cette poursuite est l'occasion d'une rencontre avec les habitants et leurs préoccupations, mais aussi d'une mise en lumière sur les origines de cette ville fait de bric et de broc, tant d'éléments qui insufflent la vie à ce mini-univers. Les mécanismes classiques du point'n'click sont au rendez-vous : exploration, énigme, puzzle!


Ce sont, avant tout, les jeux du studio Amanita Design que j'ai envie d'invoquer (Machinarium principalement). Ils ont en commun cette trame assez naïve (non pas dénué d'humour), cet univers tout en émerveillement, des personnages simples et fun qui font de chaque rencontre un attendrissement. Ce que Lumino City a en plus, c'est ce gros travail de fond sur le background de l'univers : de nombreux tracts, livres, poèmes, posters proposent au joueur de plonger encore plus loin dans son immersion. Les puzzle et énigmes sont de bonnes factures de par leur originalité avec un challenge qui ne prend pas le joueur pour un idiot. La bande son est pas mauvaise. La durée de vie honnête.

Cependant et c'est bien dommage, j'ai deux reproches à faire à ce jeu qui finalement ne démérite pas. La fin est à mon sens bâclée, du moins on sens de la lassitude. Les deux derniers tableaux mettent l'accent presque uniquement sur les puzzle (dont un qui même avec la solution reste une énigme à mon sens de la logique, et un autre où ils se sont permis de nous resservir un puzzle déjà proposé!) qui s’enchaînent vitesse grand V sans vraiment rien raconter. L'absence d'enjeu réel pèse aussi un peu dans le sens que tout ça n'aura été finalement qu'une jolie promenade de santé. Le jeu se termine de façon bien prévisible qu'on réclamerait bien un peu de rab. Le générique de fin, totalement génial, relève le niveau et vaut bien l'effort de cette petite escapade!


jeudi 11 décembre 2014

Punkryden Mixtape : November 2014

1. Liars - Mess on a Mission glitch is a glitch
2. IAYD - No Closure 8bits
3. Jessica93 - Asylum cold-quelque chose
4. ORKA - Tower Of London  trip hop
5. The Long Lost - Sibilance Sibylle Baier
6. Balmorhea - Attesa (Nils Frahm Rework) mon pote!
7. Lhasa de Sela - Soon This Space Will Be Too Small miss you
8. Hans Zimmer - Cornfield Chase (Interstellar OST) >>2001
9. Andy Stott - Violence violence
10. The Silents - Sombre Mists Of Sleeping Slow velvet

samedi 1 novembre 2014

Punkryden Mixtape : October 2014

1. Mermonte - Karel Fracapane pop cavalcade
2. L'Impératrice - Sonate Pacifique groove océanique
3. Altan Urag - Khukh Tolboton (Blue Mark) Gengis Khan, méchant mongol
4. This Town Needs Guns - Chinchilla  emo math rock
5. Daniel Bachman - And Now I Am Born To Die Will Stratton muet
6. Bertrand Cantat - Heureux sont ceux qui du malheur grand romantique
7. William Ryan Fritch - Perpetual Motion musique pure
8. Butterfly in the Snowfall - End Of Silence rock tiré sur la longueur

dimanche 26 octobre 2014

The Miranda

Miranda July est, je pense, la version légèrement plus abordable de Annie Clark. Arty au possible, même coupe cheveux, des yeux de biche et cette bizarrerie assumée qui fait battre mon cœur un peu plus vite. Une physionomie qui sort de l'ordinaire, un charme hors du commun, les ingrédients qui t'en ferait même renier jusqu'à Zooey Deschanel. Artiste accomplie, totalement workaholic, elle s'illustre sur plusieurs supports : écrivain, vidéaste, actrice, performeuse et réalisatrice ; c'est avec son long-métrage «Moi, toi et tous les autres» qu'elle a touché un plus large public. Le monde qu'elle partage est empreint d'une certaine folie douce (mais sage), ce romantisme maladroit, cette joyeuseté naïve qui nous fait instinctivement nous y attacher puisqu'elle rassure. Mais, début octobre, l'artiste américaine nous dévoile une autre facette de ses multiples talents : Miranda July fait dans la maroquinerie !

Laurel Consuelo Broughton (designer chez Welcome Companions) et Miranda July

Le Birkin, le Kelly (fabrication Hermès), le Sophia Coppola (Louis Vuitton) ou encore le Jackie (Gucci), ils sont rares ces sacs identifiables immédiatement par un prénom ; The Miranda fait maintenant parti de la liste. Designé en collaboration avec le studio Welcome Companions, The Miranda est à l'image de sa propriétaire, sobre et élégant d'extérieur, complètement déjanté (mais soigneusement rangé) à l'intérieur. Aux confins de la customisation, The Miranda est un kit de survie pour affronter le quotidien : clé usb pour projets artistiques ultra top secret, une amande en cas de baisse de tension après s'être ébattu sur le dancefloor, tout une panoplie de cartes hilarantes à utiliser pour se sortir de situations embarrassantes («Soyons honnête, la conversation que nous avons actuellement n'est intéressante ni pour l'un ni pour l'autre. Je te propose de se serrer la main et partir en quête d'autres personnes avec qui parler »), etc. Le mieux étant de laisser Miranda en parler à travers cette vidéo improvisée :

Miranda July présente The Miranda



samedi 18 octobre 2014

Lyne : simulateur de crochet

Lyne n'aurait pas pu s'appeler Line. Le i de par la rupture qu'impose le point dans la calligraphie de la lettre pré-citée n'aurait pas été le plus approprié pour coller à la philosophie de Lyne. Le y quant à lui peut se dessiner d'un seul tenant, sans lever la plume. Plus fort encore, il matérialise la convergence entre deux traces. On ne peut plus adapté pour un puzzle-game dont le concept minimaliste réside dans le fait de tirer des traits pour constituer un maillage de plus en plus complexe. Ou peut-être bien que le y, ça fait plus cool.


Jeu indépendant issu d'un seul homme, l'australien Thomas Bowker, c'est 25x26 (soit 650) tableaux qui vont au gré d'une difficulté croissante faire gonfler votre QI. Le tout se veut très relaxant ; de par sa répétitivité à l'instar du crochet, il focalise l'attention. Quelques notes de flûte de pan viennent accompagner/hypnotiser votre travail de tisse. Et bien sûr des récompenses sont à la clé : on gagne des triangles (fragment de triforce). J'en ai 39! Ils débloquent des couleurs différentes pour le background de l'appli. Merci.

Bonus : Time-lapse organique de l'évolution du répertoire de développement du jeu sur un an

mercredi 1 octobre 2014

Punkryden Mixtape : September 2014

1. My Brightest Diamond - Pressure pression
2. Zammuto - IO trébuchet
3. Oomiaq - Shine (feat. Camille) Camille
4. Mocke - Charité bien ordonnée commence par soi-même  Charité
5. Piana - Early In Summer fille
6. Steve Gibbs - Patterns ascenseur
7. Sophie - Lemonade unacceptable
8. Oomiaq - Yogurti Roumanie
9. Mono Poly - Ra Rise gagnant
10. Hildegard Von Bingen - O Tu Suavissima Virga drogue

mercredi 24 septembre 2014

Festival Ile de France [2]

Pour cette édition 2014, la thématique et cadre d'expression du Festival Ile-de-France étant «l'interdit», je lui ai fait mes hommages de la meilleure façon qu'il sied de le faire. C'est en toute logique que nonchalamment et sûr de mon bon droit, après 2h de bus en bonne compagnie en direction du prieuré de Saint-Loup-de-Naud, j'investis la zone du dehors. C'est que vibre dans l'air l'écho de cette ancienne conviction qu'il faille tout porter aux tavernes et aux filles. Dans cette euphorie bonne enfant, je me mélange avec l'orga, fais grande chère de ce qui n'est pas proposé aux festivaliers, taille le bout de gras par ci par là en backstage que ce soit avec les bénévoles, les artistes ou encore les cuistots. La supercherie s'arrête quand curieux de découvrir le magnifique presbytère, on m'assure que je n'ai rien à faire ici. Je retourne donc, saoul de transgression, parmi les miens. Voila donc pour «l'interdit».


Ce qui frappe avant de rejoindre la fraîcheur de la nef de l'église, c'est le portail. Massif, sculpté, les figures bibliques vous scrutent, les scènes christiques vous accablent de leurs poids. Et c'est l'Ensemble vocal de Caelis qui officie. Cinq voix de femmes cristallines pour une polyphonie qui s'exprime dans le dénuement a cappella. Le ton se veut pas très catholique : on est pas la pour la messe, les chanteuses se font mousser par tant de virtuosité ; les intervalles de notes dissonants invoquent le malin, le triton, ces trois tons successifs qu'il faut proscrire. Jonathan Bell, jeune compositeur, l'a bien assimilé et pousse dans sa pièce originale «De joy interdict» l'excès tout droit jusqu'au vice le plus extatique. Un brin étonnant reste son choix pour raconter la pièce que «La ballade des pendus» de l'ami François Villon, sachant que c'est précisément là où ce dernier s'abandonne, l’incorrigible vaurien qui appelle enfin à la rédemption.

Les interprétations réalisées puisent dans un répertoire anciens datant du 12ème siècle. Comme des pièces d'anonymes provenant de l'abbaye de St Martial de Limoges. Mais, on a beau dire, c'est  l'âme d'Hildegard von Bingen qui est invoquée ce soir. Religieuse bénédictine, nourrie à l'ergot de seigle, béatifiée au 13ème siècle, canonisée quelques années plus tard en 2012, Hildegard est une grande femme et ceci pour plusieurs raisons. Compositrice, femme de lettres, botaniste et prophète à ces heures perdues, la religieuse est une femme de poigne qui se bat pour ses convictions même au prix de se faire excommunier elle et son souvent pendant une année entière ! Plus de 77 symphonies à son actif, Hildergard touche à tout même au domaine comme les sciences considérées généralement comme réservées aux hommes. Mais c'est avant tout pour son «Scivias» qu'on l'a connait, ouvrage illustré de riches enluminures, où elle consigne ses visions. Hildegard, une vraie femme Barbara Gould.

Ensemble de Caelis
Hildegard von Bingen - O vis aeternitatis

dimanche 14 septembre 2014

The Moon Goose Analogue

L'animal qui peut se targuer d'être le plus fier descendant du vélociraptor, c'est bien l'oie. Qui ne s'est jamais fait prendre en grippe par le volatile me donne le premier coup bec. La bête est d'une persévérance sans borne. Dans l'effort d'abord ; sa pugnacité face au grande migration la pousse jusqu'à l'épuisement total. Dans la fidélité ensuite ; il était conseillé jadis aux couples grecques ayant des problèmes conjugaux, d'élever des oies et ainsi prendre exemple sur elles. Enfin, pour notre plus grand plaisir de consommateur des internets, il y a youtube et la vendetta gratuite qu'elles font subir à des gens qui étaient simplement au mauvais endroit au mauvais moment et ça c'est cool.


Moins connu du grand public, ce sont les oies sélénites qui témoignent le plus de cette combativité qui en fait son trait principale de caractère. Oui car en effet, cette race d'oie effectue sa migration annuellement entre la Terre et la Lune. C'est en tout cas ce que raconte Francis Godwin en 1638 dans son ouvrage controversé «The Man in the Moone». On y croit, on y croit pas, il n'empêche que le premier homme a avoir foulé le sol lunaire, exploit encore jamais réitéré, aurait fait le voyage dans un char porté par des oies lunaires. C'est dans l'optique de faire avancer la cause scientifique que l'artiste allemande Agnes Meyer-Brandis s'est décidé à monter un élevage d'oie lunaire.

Maman oie d'une portée de onze oisons, à qui elle a donné des noms d'astronautes, c'est dans un lieu inconnu en Italie qu'elle a ré-créé les conditions de vie sur la Lune pour les y accueillir. La colonie, ainsi dans son élément, peut jouir d'une réplique de la surface constellée de cratères de notre satellite. L'emplacement de la ferme étant tenu secret, une salle de contrôle, ouverte au public et déplacée pour les besoins des expositions, permet à tout un chacun de les observer dans leur habitat naturel via des webcams. Ludique, il est aussi possible de skipper ; elles, peuvent nous répondre par transmission morse. En espérant que cette initiative se solde par un succès, un jour peut-être pourra t'on de nouveau aller sur la Lune.

lundi 1 septembre 2014

La famille Zammuto

Aujourd'hui, partons à la rencontre de la famille Zammuto. Il va s'en dire que je ne vous présente plus Nick, chef de famille et ancien membre du regretté groupe The Books. Le duo composé de Nick Zammuto et du violoncelliste Paul de Jong délivre une folk hybride faite de collage sonore que l'on peut s'amuser à cloisonner dans une genre unique qui lui serait propre, ahah! Quatre albums à leur actif, tous très acclamés par la critique et début 2012, sans crier gare, c'est le hiatus! La (ma) peine de la séparation s'estompe vite, Nick reprend du service la même année encouragé par sa femme Molly. Son frère Mikey à la basse, c'est sous le pseudonyme Zammuto qu'il remet le couvert. L'ex The Books n'a finalement pas tout à fait tourner la page et c'est tant mieux!


Chez les Zammuto, la musique se veut une histoire de famille, c'est le gagne-pain. Molly, quand elle ne s'occupe pas de ses trois enfants et du jardin potager qui nourrît presque à lui seul la maisonnée, participe aussi au packaging des disques imprimés main. C'est peu dire si le couple s'est construit un nid douillé où la créativité prend place et s'exprime paisiblement à son rythme. La maison qui illustre la pochette du nouvel album en cette rentrée 2014 est le symbole de cette réussite. Acquise en 2006, agrandie et aménagée au grès des naissances, un studio d'enregistrement installé dans l'abri-jardin, un grand terrain propice à la liberté ; c'est la maison familiale, ce refuge qui te fait dire : «Ca y est. C'est ici. C'est chez nous.»


Vidéo de campagne de financement pour le second album
Zammuto - IO (Nick construit et s'amuse avec un trébuchet)
The Books - Take Time

samedi 30 août 2014

Punkryden Mixtape : August 2014

1. Imagho and Mocke - Le vieux demi-quartet
2. Fakear - La Lune Rousse feat. Deva Premal Paris to Dinard
3. Apparat - A Violent Sky Vanilla Sky
4. Lhasa and Franck Monnet - Fiancés  Les Faons
5. Pinkunoizu - Tin Can Valley bah moi c'est celle que je préfère
6. Tania Libertad Ft. Cesaria Evora - Historia De Un Amor que ha terminado
7. Braids - Fruend Grimes
8. Slipknot - The Negative One surfacing
9. Chad VanGaalen - Weighted Sin weird folk
10. Cloud Nothings - Pattern Walks rock cavalcade bruitiste

dimanche 10 août 2014

Tracks ou the Camel Lady


Attention : les lecteurs doivent être conscients que cet article contient des images ou des noms de personnes décédées pouvant causer la détresse des aborigènes et des habitants du détroit de Torres.

«Pourquoi ?» C'est la question à laquelle Robyn Davidson s'est souvent heurtée quand on l'interroge sur son incroyable périple de 2700km à travers le désert australien. Un trek de neuf mois d'Alice Springs jusqu'à l'océan indien accompagnée par quatre chameaux et son chien. Un long voyage qui nous confronte au «bush», ces étendues plates, tantôt à la végétation éparses tantôt arides, avec cette terre ocre qui convoque l'âme des premiers hommes qui en foulaient la surface sacré si inhospitalière. 

«Pourquoi pas ?» Contrairement à un certain Christopher McCandless, la démarche de la jeune fille de 25 ans est plus réfléchie et ne témoigne d'aucune fuite en avant. L'idée est de s'éprouver. Le choix des chameaux est le plus adéquat, la motorisation ne permet pas de s’imprégner en profondeur du paysage. Elle acceptera de se faire sponsoriser par The National Geographic ; leur condition est sans appel, un photographe l'accompagnera ponctuellement pour figer des instants de son parcours.

«Parce que !» Tout est invocable - le suicide de sa mère, comme sa fréquentation du mouvement beatnik de Sidney : The Push, la vie au grand air, la liberté qu'on ne lui cloisonnait pas comme aujourd'hui avec nos gosses et qui pourtant construit une personnalité - alors que le déclic ne tient qu'à elle. Ce grain de folie qu'on considère avec amusement, elle, elle l'a chéri, couvé, pendant ces deux ans où elle préparait son voyage en se confrontant au métier de chamelier, pour enfin le faire germer.

«Et donc ?» Tracks, c'est le récit qu'elle rédigera à posteriori. On peut prendre ça comme un récit féministe : fin des années 70, l'émancipation du sexe faible, une femme peut très bien vivre comme elle l'entend et surtout sans mari. Ou comme ce qui l'est, un récit de voyage : un hymne au dépassement, des anecdotes sur les chameaux, ces animaux formidables et fidèles mais aussi drôles quand ils sont soumis à leurs humeurs. Enfin le travail du photographe Rick Smolan vient illustrer avec émerveillement les mots de la jeune fille.

«Pas mal !» En 2014, c'est dans les traits de la polonaise Mia Wasikowska (Only Lovers Left Alive, Restless) qu'est incarnée la femme aux chameaux. Le film est beau à crever. Par les paysages forcément, l'aventure bien sûr, l'actrice ensuite, mais enfin parce qu'il traduit à la perfection cette symbiose, cet abandon à mère nature, cet accablement bienheureux quand on jette un regard en arrière à la zone de confort, quelque part à l'horizon, là où on l'a laissé. Cet état de grâce qui touche aux divins.

Des extraits du livre
Bande-annonce du film

samedi 9 août 2014

Duet vs Super Hexagon


« A l'instar de Super Hexagon, dans Duet, si tu touches à rien, bah tu perds. » Voila comment j'aurais pu débuter l'article.  De ces deux jeux au concept fortement semblable, c'est l'occasion de mettre à plat ce qui les rapproche tout comme ce qui les distingue. Disponibles sur smartphone et sur PC, décryptage de deux casual game qui dépotent.

Points communs :

- Leur concept a un nom : « Die and Retry ». Parfois, ça te souale, et ça s'appelle juste « Die ».
- Le but est de s'échapper d'un labyrinthe sans rentrer en contact avec ses murs, un peu comme le jeu du parcours électrique dans les kermesses de village
- Les jeux sont difficiles voire très très très difficiles pour un être humain ; point non bloquant, qui a dit qu'en jouant tu continuais à en être un ?
- Deux boutons suffisent pour jouer ; l'entité qu'on contrôle tourne autour d'un axe dans un sens ou dans l'autre ; tu pètes une touche (ça n'arrive pas qu'aux autres), tu est handicapé à 50%
- La direction artistique se base sur des motifs géométriques, il faut arrêter d'y voir un sens, il n'y a pas de complot, ok?
- Intrinsèquement lié aux trois premiers points, une symbiose se créé entre le joueur et le jeu au point que le premier n'a plus à se questionner sur comment jouer car de toute manière il est le jeu et ça c'est beau, il en éprouve même un certain bonheur
- L'apprentissage se fait via la répétition de pattern non intuitif, complexe ou trop rapide pour être exécuté visuellement ; les chances de succès résident dans le développement de sa rapidité d'analyse pour prise de décision d'exécution des patterns et sur les réflexes d'apprentissage purement reptilien quant à l'exécution des patterns en eux mêmes
- La bande son est excellente, elle contribue beaucoup aux deux points précédents
- Une voix féminine nous récompense de sa présence une fois passé un niveau ou un seuil, je pense que ça aurait été différent avec une voix d'homme
- C'est rigolo quand tu rates inlassablement au même endroit et que là tu arrives à un peu plus loin, c'est la panique, c'est en freestyle, tu es partagé entre l’adrénaline qui te galvanise et la folle surprise que tu te sois pas encore planté : ce sont les meilleurs moments
- C'est indé, hihihi

Différences :

- L'échec est sanctionné par un flash lumineux épileptique dans l'un, tandis que dans l'autre, le niveau porte les stigmates par des éclaboussures dégeux là où les impacts ont eu lieu, au point que parfois, c'est un vrai champs de bataille ; les deux formes de punitions sont traumatisantes
- Le premier a un défilement vertical alors qu'avec le second, il se fait de manière pseudo-concentrique : hexagonal, en fait
- Ça va très vite, puis vachement vite, et on comprends rien car c'est violement psychédélique dans Super Hexagon ; Duet, lui, favorise un gameplay particulier qui implique de contrôler deux entités sur la diagonale d'un cercle, une entité à la fois simple et double, appréhender ce couple dans son entièreté mais aussi dans ses composantes est nécessaire
- La progression dans le jeu de Terry Cavanagh est très lente et se fait dans la souffrance : 6 niveaux, 1min à tenir pour chaque, autant dire que parfois 1s de plus sur le record précédent, c'est toute une vie qui s'écoule ;  la progression dans le jeu du studio Kumobius est rapide et souple, des niveaux à taille humaine qui récompensent plus vite l’apprentissage, un mode infini vient combler les adeptes du scoring et du self-control
- Le jeu avec les boules rouges et bleus possède un mode histoire « Histoire » et un mode épilogue « Epilogue », deux parcours qui nous fait passer par les différentes phases du deuil (déni, colère, marchandage, etc) mais aussi de la reconstruction qui s'en suit ; ce qui n'est pas tout à fait vrai sachant qu'on traverse chacune de ses phases périodiquement à chaque niveau

Duet Original Soundtrack
Super Hexagon EP

Duet Trailer
Super Hexagon Trailer

samedi 2 août 2014

Punkryden Mixtape : July 2014

1. Coming Soon - Radio Broke (Feat. Cassie Berman) video kill the radio broke star
2. CHAMPS - St. Peter's truc hype
3. Crass - Smash the Mac groove punk
4. Dai Watts - Bali on a Bicycle  virée enjouée
5. My Brightest Diamond - Dreaming Awake (Son Lux Mix) < 3 voir 4
6. Jozef Van Wissem and SQÜRL - The Taste Of Blood (Only Lovers Left Alive OST) velvet 
7. Grouper - Water People coton
8. Shabazz Palaces – #CAKE gâteau
9. Meridian Brothers - Juego Traicion ehhh
10. My Friend Samuel – Our Anthem (Illusions in Iramoo) minimale de la jungle

jeudi 3 juillet 2014

Pourquoi Solidays, c'est pas mon truc ?

M'échinant à trouver l'entrée du festival, v'la que Fauve se fait entendre dans l'air. Au-deçà des grillages, quelque part dans l'enceinte de l'hippodrome de Longchamp, le collectif de musiciens pour lequel je me déplace est en entrain de dérouler son show. Il est 23h30, qui au bon dieu aurait pu imaginer qu'ils les fassent passer en tout début de soirée ? L'urgence se fait contagieuse ; les gens avec lesquels j'effectue la transhumance pressent le pas ; d'autres, clairement tapent un sprint. Le sentiment d'indignation se fait audible alors que, impuissants, plusieurs kilomètres nous séparent encore du lieu des festivités : «C'est vraiment entrain d'arriver ! On est ici et c'est entrain de se passer là-bas !». Quand on s'enquit auprès du bénévole sur la direction à emprunter, le bénévole flaire l'état fébrile qui nous anime, en joue et nous invite tout bonnement à rentrer chez soi. Après un parcours qui donne plus l'impression de s'éloigner que s'approcher de là où les choses se passent, je trouve une brèche dans le bordel et m'y engouffre.


La même distance parcourue à l'intérieur qu'à l'extérieur en sens inverse, je joue des coudes pour entrevoir le groupe jouer ces derniers morceaux, il est techniquement trop tard pour remonter cent kilomètre de marée humaine. Refroidi par ce coup foireux de programmation, je décide de gagner en visibilité sur le reste-à-voir mais ma chasse des heures de passage se fait infructueuse. Je me résigne, certes en bonne position, non loin d'un écran géant qui indique «Shaka Ponk». Ce fut pas mauvais en soi, pas plus que les spots de préventions diffusés avant le concert. Mais on va pas se mentir, ce sandwich à la raclette, juste après, m'a beaucoup plus fait rêver. L'inconnu qui opinait du chef en quête de mon approbation ne dira pas le contraire. Que ce soit les difficultés techniques du groupe ou le public mou-du-genou, j'ai vu mieux. Mais c'est la recrudescence des siffleurs, être humain inutile né avec ce don agaçant qu'il utilise outre-mesure - «Je sais faire, je fais alors.» -  toujours en bonne position pour faire vibrer dangereusement mes tympans, qui m'a le plus affligé. 

Ça s'améliore un peu avec Vitalic malgré la sensation que son show n'ait pas évolué d'un poil depuis cinq ans. Le public est au rendez-vous, peut-être même un peu trop, au point d'avoir un centimètre carré pour s'exprimer physiquement. Les degrés de liberté disparaissent à mesure que les gens s'agrègent les uns aux autres. Dans la configuration de la liaison pivot glissant que j'avais consenti à embrasser, la foule finit en masse solidaire, monolithique, encastrée comme une brique lego. En fait c'était bien, ça allait. Un type me confesse «t'es bourré ou t'as juste l'air d'un con» ; je me décide à aller boire une bière méritée, tiens. Ah mais c'est qu'à Solidays, on ne sert pas de pintes (50cl), enfin si : juste le gobelet ! Ça déborde, il parait ! L'alternative proposée est assez ludique. Elle consiste en deux demi dont le consommateur n'a plus qu'à verser le contenu du premier dans le second. Le miracle ainsi obtenu, il ne reste plus qu'à se mettre dans la file pour la consigne du gobelet inutile ou le balancer par terre parce que bordel.  

Lors de mon repérage global affairé avec le sandwich à la raclette, il y a bien une information que j'ai mis dans un coin de ma tête, c'est que Salut c'est cool officiait à 3h30. Esseulé, dans l'attente de ce rendez-vous, j'errais de façon distraite entre Pfel (C2C) et la vue des gens équipés de casque audio HF s'amusant en silence sous le chapiteau de Silent Disco. Puis les reflets de la boule à facette qui tachetait la pelouse et enfin l'ennui qui me gagnait. Entre electro clash bienheureuse, techno viking gringalet, des chats, des pingouins, un mauvais goût assumé, Salut c'est cool réveille le public avec ce sentiment simple et efficace : on est là pour s'amuser. «Il faut que tu ailles danser sur la scène», je pense avoir compris. Je fais répéter mais n'y entends pas plus. Je renonce à mon visage interrogateur et m'abandonne à un geste d'acquiescement bienveillant. Mon interlocuteur le reçoit bien, son visage s'éclaircie. On est heureux, nous nous comprenons. C'est vrai, il doit avoir raison, ça a l'air sympa d'aller danser sur la scène. Mais voila, Solidays, c'est pas mon truc.

lundi 30 juin 2014

Punkryden Mixtape : June 2014

1. Kishi Bashi - Philosophize In It! Chemicalize With It! pop chamarrée
2. Will Stratton - Gray Lodge Wisdom (feat. The Weather Station) Will Stratton
3. Toucan - Autopista progression rock psyché
4. Lana Del Rey - Young and Beautiful (DH Orchestral Version) j'ai pleuré
5. Dorothy Ashby - For Some We Loved rituel hors du temps
6. Peter Matthew Bauer - I Was Born in an Ashram pop de stade
7. Mayte Martin y Tete Montoliu - Usted flamenco jazz
8. Kishi Bashi - Hahaha Pt. 1 pop encore plus chamarrée 
9. Felt - The Stagnant Pool ressens
10. TwinSisterMoon - The Hollow Mountain Sibylle Baier

lundi 16 juin 2014

Festival d'Ile de France

La programmation de l'édition 2014 du Festival d'Ile de France venant d'être dévoilée, c'est l'occasion de jeter un regard en arrière sur mon expérience de l'édition passée. Le nom du festival au premier abord ne paye pas de mine mais s'y cache une programmation pointue qui fait la part belle à la diversité et à l'inédit (du fait de création originale). Mais surtout à l'aventure car les évènements (concert, spectacle de danse, lecture, conférence) ont lieux dans toute la région. S'offre à nous une belle opportunité de s'éloigner un peu de la capitale pour y découvrir des lieux aux richesses insoupçonnées, validant la thèse qu'il y a autant à découvrir par chez nous qu'à l'autre bout du monde. Ce point de vue a du bon, le festival d'Ile de France le célèbre.

J'ai découvert l'édition 2013 à travers les lettres de Van Gogh à son frère Théo. Sensible aux correspondances du célèbre peintre, j'ai dévoré un des recueil qui les rassemble, dans l'urgence, histoire d'assister à la lecture publique en connaissance de cause. Au point que j’achèverai le bouquin, fiévreux (à cause du café peut-être), dans les rangs de chaises disposées pour l'occasion dans le jardin de Daubigny quelques minutes avant le début du spectacle. La cadre magnifique digne d'un toile impressionniste par l’abondance de fleurs n'est pas choisi au hasard : l'artiste néerlandais l'admirait tout autant. Rejoindre le lieu relève du pèlerinage et les changements de trains ont un goût de non retour.


La lecture des extraits de lettres choisies prend bien sûr du relief a être contées devant une assistance. Il s'en détache la bête de somme qui avec excès peaufine encore et encore son art, le fou qui s'épanche avec cette lucidité si juste, le parasite qui portera jusqu'à son dernier souffle cette culpabilité de tout devoir à son frère et confident Théo. Comme pour faire écho à la passion de l'homme pour les estampes japonaises, le spectacle est ponctué d'interventions virtuoses du duo de musiciens nippons Shunsuke Kimura et Etsuro Ono. Le premier jouant du shinobue (flûte), le second du tsugaru-shamisen (luth à trois cordes) à l'origine joué par des mendiants aveugles gagnant leur pitance de foyer en foyer.  

Ci-tôt le spectacle terminé, je délaisse la visite de la maison-atelier de Daubigy, premier foyer artistique du bourg pour m'élancer dans les rues d'Auvers-sur-Oise. Que ce soit les roses trémières qui arborent les tombes voisines des deux frères, ce panneau ici ou là où figure des reproductions des toiles peintes par l'artiste en ces lieux (l’église étant le plus connu) ou encore le bronze de la statue dans le parc à son nom, il y a de quoi faire. Mais rien que le charme pittoresque des ruelles tortueuses et des maisonnettes d'époque vaut le détour. Par manque de temps, je passe en coup de vent à côté de l'Auberge Ravoux, dernière demeure de l'artiste et devant le musée de l’absinthe auquel je fais la promesse de revenir.


Arrivé dans la commune de Saint-Ouen-L'Aumône à Pontoise, changement de décors à tel point qu'on va pas s'appesantir dessus. Je retrouve un ami pour la visite de l'Abbaye de Maubuisson qui pour l'occasion est envahie par l'oeuvre tentaculaire des frères Chapuisat, une infrastructure géante en bois qui in-situ brouille les repères lors de l'exploration du monastère : le Buisson Maudit. A la bourre, on abandonne la file d'attente pour la grange dîmière de l'abbaye cistercienne où à lieu le spectacle de Alim Qasimov et sa fille Fargana Qasimova. Chant extatique issu de la musique traditionnelle d’Azerbaïdjan, l'abandon au divin est tel que je me réveille quelque part au milieu du morceau, joué pendant une heure sans dis-continué, sans trop savoir comment je m'appelle.

Le festival d'Ile de France, c'est l'opportunité de journées aussi riches que celle-ci. Un voyage qui s'ouvre à des cultures étrangères tout comme au patrimoine local, lui aussi valorisé. L'édition 2014 qui aura lieu en septembre prochain semble tenir elle aussi cette promesse rien qu'à jeter un regard concupiscent à la line-up qui vient d'être révélée. C'est la thématique du tabou qui cette année offre le cadre d'expression à tout ces artistes qu'il faut découvrir. Musiques colombiennes, ensemble vocal moyenâgeux, danse sacrée orientale, Freud, Kerouac, spectacle burlesque, hommage à Nina Simone, projection du film Tabou, entres autres. Forte d'un éclectisme rare, cette édition sera pour moi un rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte !  

dimanche 1 juin 2014

Punkryden Mixtape : May 2014

1. Mein Sohn William - Follow Your Lead pop bariolée
2. Owen Pallett - Tryst With Mephistopheles pop bariolée 2
3. Les Claypool's Duo De Twang - Wynonas Big Brown Beaver git R dun
4. Bradley Hathaway - Not Giving Up emo
5. Orienteers - Walking Song pop douce-amère
6. Facteurs Chevaux - Scie chanson idéal
7. Bobby Runn - Get It While You Can beau gosse
8. Allah-Las - Busman's Holiday beach boys 
9. Origamibiro - Odham's Standard organique
10. Brian Eno & Laraaji - The Dance #2 mantra

jeudi 1 mai 2014

Punkryden Mixtape : April 2014

1. Emeron and Fox - Mustaches (Don't Worry) be happy
2. Arcade Fire - Sprawl II (Mountains Beyond Mountains) quota mainstream
3. Moondog - Wind River Powwow (third part) je mets le doigt devant
4. Monster Children - Radio pop rock
5. Tara Jane O'Neil - All Now Strings string
6. Hauschka - Sanzhi Pod City piano arrangé is not dead
7. Limousine - Boonghusa (EP version) Paris to Bangkok
8. Ghalia Benali - Mw'soul-Hildegaarde live in Belgium
9. Chipzel - Otis (Super Hexagon OST) 68:02
10. Rene Marie - Dixie-Strange Fruit frisson

jeudi 3 avril 2014

Punkryden Mixtape : March 2014

1. The Books - Fralite musique d’ascenseur
2. Temples - Shelter Song quota mainstream
3. François and the Atlas Mountains - La Fille Aux Cheveux de Soie s'y resserrer
4. The Flaming Lips - The Terror chaussure regarder fixement
5. Linda Perhacs - Prisms Of Glass prêtresse folk des détartrages
6. Orme - Le bois Balmorhea à la Toulousaine
7. Ashley Eriksson - Island song (Adventure Time version) What time is it?
8. World's End Girlfriend - 100 Years Of Choke idm de chambre

dimanche 2 mars 2014

Punkryden Mixtape : February 2014

1. Catherine Hershey - O ma chérie (Hyperclean cover) La Souterraine
2. Parsley Sound - Twilight Mushrooms pop sous champignon vampire
3. Lisa Ekdahl - Give Me That Slow Knowing Smile sensualité et sourire
4. Vincent Gallo - I Wrote This Song For The Girl Paris Hilton dodo crapuleux song
5. Marissa Nadler - Was It A Dream dark folk
6. Gregor Tresher - Warpaint Benny Hill electro remix
7. Cabaret Contemporain - All Is Loneliness (Moondog cover) moondog's not dead [2]
8. Les marquises - Chasing the Hunter nouvel état de conscience

lundi 3 février 2014

Punkryden Mixtape : January 2014

1. Kelpe - Answered electro euphorique
2. Albin de la Simone - Tu vas rire mdr
3. Jessy Lanza - As If r'n'b éthéré
4. Arno Alyvan - La trace (feat Olivia Guinebretière) Furvent, ceux qui vont mûrir te saluent !
5. Colleen - Ursa Major Find Feels
6. Aloa Input - Going Home indie pop
7. Cream Juice - So Smooth glitch
8. Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra - What We Loved Was Not Enough casserole alter-mondialiste

lundi 13 janvier 2014

IGF 2014 : Les finalistes

Il y a pas que l'E3 dans la vie. Il y a aussi l'Indepedent Games Festival (IGF)  et l'International Festival of Independent Games (IndieCade). Des festivals pour des jeux qu'ils sont biens. Des jeux qui témoignent d'une certaine créativité dont nos développeurs indépendants ne tarissent pas. D'ailleurs, les finalistes de l'édition 2014 de l'IGF viennent d'être dévoilés, c'est l'occasion dès à présent de faire son petit marché. Pas de Stanley Parable, ni de Gorogoa (sortie prévue mi-2014) ou encore de Don't Starve même s'ils ne déméritent pas. Mais voici plutôt une sélection des jeux dont je n'avais pas entendu parler et qui ont titillés mon intérêt.


Papers, Please
Le concept de ce jeu est tout à fait réjouissant. Vous incarnez un inspecteur de l'immigration qui doit déterminer dans le flux d'individus qui peut passer ou pas. Bien sûr, dans le contexte difficile et communiste où prend part l'histoire, gare aux terroristes et autres espions conspirant contre le magnifique état de Arstotzka. Il va falloir être méticuleux, froid et procédurier. Vous ne passerez plus la douane de la même façon.


Dominique Pamplemouse in "Its Al Over Once the Fat Lady Sings!"
C'est beau comme The Neverhood. C'est fait maison comme une bonne tarte aux pommes sauf qu'on aurait remplacé la pâte brisée par de la pâte à modeler. On est donc face à un point'n'click classique dans son genre sauf que l'atmosphère est dès plus décalé. Les personnages chantent et on sait pas pourquoi. La rencontre entre Wallace, Gromit et une comédie musicale à Broadway.


Drei
Les personnages encapuchonnés ont l'air tout droit sorti de Journey (surtout celui en bas à gauche là). Rien d'étonnant là dedans, car ici c'est bien de collaboration entre joueurs que ce jeu fait l'objet. A l'instar du jeu étudiant Way (Coco & Co), des inconnus devront œuvrer ensemble, mais cette fois ci pour construire des tours dans une bataille contre la gravité. On fait preuve de logique, de skills mais avant tout d'écoute de l'autre.


Après Machinarium et Botanicula, Amanita Design poursuit les aventures du petit lutin et son chien dans le troisième volet de Samorost. Toujours graphiquement irréprochable, on retrouve un point'n'click nous plongeant dans un voyage étrange où règne un doux spleen. Pour ce troisième opus, le studio tchèque continue à donner vie à ces mondes qui semblent inanimés au premier regard.


Crypt of the NecroDancer
Dance, Dance, Kill! Ça à la tête d'un jeu développé avec une ancestrale version de RPG Maker. On y contrôle un petit Zelda dans un donjon truffé de monstres. Rien de choquant en soi, sauf que les combats et les déplacements reposent sur un mécanisme assez fun. Au rythme de la musique, il va falloir danser, la progression s'effectuant en enchaînant les pas chassés et les demi-pointes comme les coups d'épées.

vendredi 3 janvier 2014

Punkryden Mixtape : December 2013

1. Thee Oh Sees - Contraption Soul Desert tout mais pas garage
2. Lykke Li - I Follow Rivers (The Magician Remix) mainstream
3. Jagwar Ma - The Throw Beck sous influence
4. Thee Oh Sees - Candy Clock la rencontre entre les Beatles et Candy Crush Saga
5. Bachar Mar-Khalifé - Machins Choses (feat Kid A) chose délicate
6. Four Tet - Unicorn instant symbiose
7. Nils Frahm - Says morceau long et crescendo
8. Russien Circles - Deficit morceau brutal