samedi 29 décembre 2012

TOP(c) Albums/EP 2012


1. SoKo - I Thought I Was An Alien 
2. Will Stratton - Post-Empire 
3. Andy Stott - Luxury Problems 
4. Mein Sohn William - Mein Sohn William 
5. Limousine - II 


6. Grimes - Visions 
7. Klub des loosers - La fin de l'espèce 
8. Brambles - Charcoal 
9. Doron Diamond - FARYN 
10. BRNS - Wounded 


11. Austin Wintory - Journey OST 
12. Arch Woodmann - Life Forms Found On A Life Boat EP
13. Mount Eerie - Clear Moon 
14. Max Richter - The Four Seasons 
15. Cloud Nothings - Attack On Memory 


16. Other Lives - Mind the Gap EP 
17. Barna Howard - Barna Howard 
18. The Tallest Man On Earth - There's No Leaving Now 
19. Peter Broderick - http://www.itstartshear.com 
20. Deerhoof - Breakup Song 


21. Mount Eerie - Ocean Roar 
22. Tindersticks - The Something Rain 
23. Sigur Ros - Valtari 
24. DVA - Botanicula OST 
25. Ahmad Jamal - Blue Moon 

lundi 24 décembre 2012

Sufjan Stevens, the Christmas Unicorn


L'esprit de Noël, sans conteste, Sufjan Stevens le porte en lui. Fête ambiguë au caractère presque obligatoire, débauche consumériste pour les uns, profond sentiment d'isolement pour les moins chanceux. Noël c'est aussi la féerie d'un instant qui pose un masque de bienveillance sur chacun de nous, c'est la promesse d'un avenir meilleur, cette invitation à croire à la possibilité d'un enchantement en s'abandonnant à la douce régression vers l'enfance. C'est l'occasion de faire bonne chère, de se surprendre de générosité à travers le don anonyme aux plus petits, ou encore les lumières et les chants qui réchauffent le coeur dans la communion. Quelques éléments qui caractérisent ce que l'esprit de Noël peut-être. Des excès parfois, mais pour la grande majorité excusés par la grâce qui nous emporte. Cependant il y en a bien un qui est impardonnable malgré la période : les goûts musicaux de chiottes. Les freak de Glee propose pour la troisième fois une compilation de Noël, Michael Bublé ressort son carton de l'an passé. Ou pour ceux qui ne peuvent plus encadrer un énième classique revisité par un quelconque ténor, et j'en passe et des meilleurs, il existe une sainte alternative.


Originaire de Détroit, Michigan, Sufjan Stevens est définitivement ce choix du bon goût. Après avoir sorti en 2006 une compilation de cinq albums de Noël, il accompli de nouveau, cette année, le même miracle : soit 58 chansons en libre écoute sur son Bandcamp. La version physique de la box Silver & Gold, en plus de contenir cinq cds est constituée d'un florilège de petits cadeaux allant d'autocollants, tatouages temporaires, posters et même d'un poème composé par l'artiste. Même si les arrangements figurant sur ces cinq compilations ne touchent pas à ce qui fait le génie de ses grandes réalisations, on prendra beaucoup de plaisir à voir revisités des classiques, sacrés ou profanes tout comme les 18 compositions originales. Dans le contexte de fêtes, le chant choral est définitivement mis en avant mais les styles varient du folk, au rock, en passant par l'electronica voire même la musique baroque. Sufjan Stevens, clôture l'album magistralement avec Christmas Unicorn, titre long à la progression épique, aux canons à tout va, choeurs dégoulinants et arrangements dans tous les sens, dont lui seul à le secret. De très bonnes fêtes à tous et que la licorne de Noël sache bien vous gater!

mercredi 12 décembre 2012

Le monde d'Iblard

N'importe qui peut devenir un citoyen de Iblard. Ces paysages peuvent vous paraître familier, les contempler c'est se laisser aller à une certaine nostalgie. Les règles qui régissent ce monde sont un peu différentes du notre, les terres sont en constante mutation, des îles flottantes errent ici ou là. On raconte même que les habitants, les Iblardiens, auraient une influence sur le mouvement des planètes et des corps en lévitation. Iblard est d'une certaine manière une utopie, ces horizons dégagent une tranquille étrangeté où la nature a toujours eu ses droits, que même les constructions humaines et les trains flottants ne viennent pas troubler. Il est toutefois possible d'entrevoir Iblard à travers notre monde si on arrive à y poser un regard différent. On peut aussi simplement s'intéresser au travail du japonais Naohisa Inoue, professeur à l'Université Seian d'Art et de Dessin. En effet ce dernier depuis 1983 avec sa première publication, recueil de peintures réalistes et magiques, récompensé du prix «Découverte de l'année» se pose en témoin des terraformations dont son univers est soumis. 


La meilleure façon de faire connaissance avec Iblard est de jeter un oeil au moyen-métrage «Iblard Jikan» de 2007 réalisé par lui-même et produit sans surprise par le studio Ghibli. Ses peintures s'y succèdent une à une pour le plaisir des yeux et de l'imaginaire. Une animation légère en surimpression vient donner de la vie aux paysages ; la musique instrumentale d'inspiration nippone vient nous réchauffer le coeur comme un chocolat chaud un après-midi pluvieux au coin du feu. La technique du peintre est toute particulière : il ne sait pas à l'avance ce qu'il va dessiner, sans croquis préalable la toile se peaufine au gré de l'inspiration de l'artiste. Naohisa Inoue, dans «Si tu tends l'oreille», film d'animation du studio Ghibli de 1995, a participé à la réalisation de décors, toile de fond de certaines scènes. Mais c'est dans le court-métrage «Le Jour où j'ai cultivé une étoile» réalisé par Hayao Miyazaki que l'univers est semblerait le mieux mis en scène. Sorti en 2006, sa diffusion est malheureusement confinée au musée Ghibli à Mikata dans la banlieue de Tokyo. Que vienne vite le jour où il tombe dans le patrimoine libre ; qu'il suive les pas de Destino jalousement caché par les studios Disney il y a encore quelques années!

Grève du sexe

Qu'on se le dise, c'est tout à fait vilain vilain, pour moi. On peut aisément dire que ce genre de pratique a existé de manière privée en tout temps dès lors que la conjointe contrariée a un message à faire passer ou pas. Faire la ceinture peut faire ses preuves, les doléances ainsi être vraiment écoutées, la vaisselle propre. Cependant, la chose prend une ampleur différente quand l'action est collective. Les exemples pleuvent dans l'actualité ces dernières années ; au plus proche de chez nous il y a celui de la sénatrice flamande Marleen Temmerman. «Pas d'débats, pas d'ébats», un mode d'ordre qui tenait en fait de la blague et avant tout d'un bon moyen pour retenir l'attention des médias sur l'impasse politique. Au Liberia, en 2003, exemple autrement plus poignant, les femmes du mouvement Mass Action For Peace, dans la même démarche ont réussis à se faire entendre à force de manifestations. Libérant ainsi le pays de quatorze années de guerre civile et hissant dans la foulée, Ellen Johnson Sirleaf, une femme au rang de président. Cette histoire est d'ailleurs relatée dans le très récompensé documentaire de 2008 «Pray The Devil Back To Hell». 


Sans l'appui des médias, la grève du sexe peut se suffire à elle même si les revendications sont précises et réalistes, si les femmes sont en nombre dans la communauté. En 2011, après quatre mois de grève, presque trois cents femmes de la ville colombienne Barbacoas ont réussis à ce que le gouvernement se décide à paver un tronçon de route reliant la ville la plus proche. La même année, dans nos salles obscures, le film «La Source Des Femmes» reprend à l'identique cette thématique néanmoins desservie par un manichéisme un peu caricatural. Quelque part dans un village au Maghreb, la tradition dicte que les femmes apportent l'eau au village. Après avoir parcourues sous un soleil de plomb un chemin de montagne périlleux, elles trouvent l'eau à la source. Face à la passivité des hommes qui considèrent que les choses ont toujours été comme ça, Leila, jeune mariée, décide de protester avec les femmes du village par l'abstinence. Cela cessera quand des travaux seront faits pour acheminer l'eau jusqu'au au village. Entre pression communautaire, montée du fondamentalisme religieux, place de la femme dans la société, vont-elles avoir gain de cause ? Cela ne serait t'il pas la porte ouverte à d'autres caprices telles que la machine à laver ?


Pas de bras, pas de chocolat durant une semaine aux Philippines en 2011 pour cesser les conflits entre deux villages. Chambre à part en 2008 pour les Napolitains jusqu'à que des dispositifs de prévention des dangers des feux d'artifices du nouvel an soit mis en place. A la niche en 2013 car pas de petit déjeuner au lit ? Derrière toutes ces faits, il y a une femme, «celle qui délie l'armée» : Lysistrata. Personnage de la comédie grecque éponyme écrite par Aristophane en 411 av. J.-C, elle convainc les femmes d'Athènes et des autres villes environnantes de se refuser à leur mari. Une grève totale du sexe sera poursuivie jusqu'à qu'un terme soit mis à la guerre du Péloponnèse. Cette pièce jouée (uniquement par des hommes durant une festivité consacrée à Dionysos) vient apporter très tôt pour l'époque des éléments de réflexions sur les relations entre les genres dans une société dominée principalement par le sexe masculin. C'est sans rappeler que les femmes d'Athènes n'avaient ni droit juridique ni politique soumises perpétuellement à un tuteur (père puis mari) et étaient confinées dans le foyer (et encore, dans le gynécée). La matière de la pièce Lysistrata étant toujours d'actualité, des ré-écritures, ré-interprétations de la pièce existent pour toucher un public plus contemporain. Entre classicisme et truculence en passant par le mauvais goût mais tout en conservant  un aspect comique et  subversif, chacune des interprétations ont en commun cette universalité qui se dégageait déjà de la pièce d'origine.

dimanche 9 décembre 2012

Punkryden Mixtape : Movember 2012


Punkryden Mixtape : Movember 2012 by Punkryden on Mixcloud

La Punkryden Mixtape est un bon gros bébé qui atteint enfin une certaine maturité. Par maturité, il ne faut certainement pas entendre sagesse, qu'on se le dise. Après des premiers pas mal assurés, chancelant, le petit déambule maintenant en tout sens qu'on ne sait même plus l'arrêter. Voila donc deux ans qu'avec une curieuse assiduité elle revient sans lassitude bondir dans ton salon tel un dément. Un anniversaire en fanfare qui se fête avec toute cette énergie qui ne demande qu'à s'exprimer. Concrete Knives dans cette optique déchaîne les choeurs et les guitares, urgence de vivre et de suer en toute liberté sans rappeler le beau moment qu'est le Huddle Formation de The Go! Team. BRNS, groupe made in Wallony voire Jacoby, fait partie de ces formations fâchées avec les voyelles. On continue à s'agiter avec cette pop-rock aux influences bien intégrées. Comme Animal Collective pour leur goût de la digression maîtrisée auquel le groupe s'identifie. Superpoze ou les paysages immaculés de Heima qui s’esquissent. Malgré ce que le titre de la chanson évoque, c'est plutôt les lunettes de soleil qu'on se voit enfiler. La meilleure concession qu'on puisse trouver serait de dévaler les pistes de -au hasard- Avoriaz le son du beatmaker français résonnant dans la vallée. Le producteur berlinolondonien fLako exerce le même métier. Lui prend le parti de la fusion entre électro et soul qui semble en pente ascendante depuis quelque temps avec comme fer de lance The Weeknd ou James Blake. Ce dernier remonté dans mon estime depuis la surprise de découvrir que 90% de Limit To Your Love ne pouvait s'écouter qu'au casque. Destroyer ce sont ces canadiens qui ont délivrés le magnifique Kaputt en 2011. Quant à Painter in Your Pocket issu de Destoyer's Rubies c'est le résultat d'un regard tourné vers le passé riche lui aussi tout autant en pépites. Matt Elliott que peut-il en avoir de tout cette pop/rock qui fout la pêche, Matt Elliott tout seul dans son coin il t’emmerde et il te le fait savoir avec son dark flamenco à faire se pâmer un revenant. On reprend des couleurs avec BRNS de nouveau qui confirme que Wounded est un album qui en a dans le ventre (siège du deuxième cerveau). Luminocolor surtout pour la trompette puis ce son pop progressive un peu désaxé. Quota mainstream sur-explosé avec Gangnam Style, la chanson la plus vue sur le Youtube mondial. La version 8bit de Awesomecat nerdize un peu la chose histoire de déculpabiliser d'apprécier l'original. On s'encocoone finalement avec Sufjan Stevens pour commencer à se mettre dans l'esprit de la Noël. La Punkryden Mixtape aime la poésie.

1. Concrete Knives - Bornholmer
2. BRNS - Here Dead He Lies
3. Superpoze - The Iceland Sound
4. fLako - Honey Drips
5. Destroyer -  Painter in Your Pocket
6. Matt Elliott - Dust Flesh And Bones
7. BRNS - Deathbed
8. Luminocolor - Guapo
9. Psy - Gangnam Style (Awesomecat 8bit Remix)
10. Sufjan Stevens - Carol of St. Benjamin The Bearded One

samedi 8 décembre 2012

Et bah tu m'expliques.

Tout amateur de saucisson -ou de façon plus générale de charcuterie- qui se respecte la connait. C'est le plus souvent tout à fait fortuit au hasard de requêtages Google pour tromper l'ennui qu'on la découvre. Son single «J'ai acheté un saucisson» a marqué plus d'un aficionados de cochon. Anne Laplantine, musicienne² et vidéaste³ française n'a rien à envier au résistant toulousain Jean Micoud car sa page Wikipédia, elle, tient bon. Une vie entière ou l'objet d'une thèse serait nécessaire pour cerner la globalité de son oeuvre.  Productions soniques et/ou visuelles repoussant à chaque fois les limites d'un je ne sais quoi, elle déverse inlassablement sur les différents réseaux sociaux son travail d'artiste. Appréhender Anne Laplatine, c'est embrasser la vie. La jeune femme de 40 ans y est elle plus qu'ancrée. Chacune d'elle se prend comme elle vient.


Encore pendant l'écriture de ce présent article, j'en découvre toujours plus. Rien que cette chanson «Bite», dont le titre à la sonorité germanique, m'a fait décocher un rire sonore. Mais je souhaiterais simplement cibler mon propos sur une courte série de «sketchs» en guise de préambule à une hypothétique étude plus ambitieuse. «les protéines», «le blues» (avec Macmann), «une poêle» (avec Samuel Boudier) s'inscrivant dans la série Et bah tu m'expliques., donne un aperçu microscopique mais compréhensible de ce que le monument Anne Laplantine peut être. Sans se répandre en commentaires superfétatoires (je l'ai placé!), j'invite donc le tout un chacun à s'y perde, à s'abandonner : voici un point de départ, qui sait où cela va vous mener? Toujours avec sérieux, on jettera aussi des oreilles curieuses à l'electronica inspirée qu'elle a pu sortir sous son pseudonyme Angelika Köhlermann.