samedi 28 août 2010

Jacaszek - Lo-Fi Stories

Le disque que je vais vous présenter est un ovni. Je me permets de le qualifier ainsi car en plus d'être une oeuvre qui sort de l'ordinaire, relativement au travail de l'artiste c'est les bras balants d'étonnements qu'on aborde la chose. Michal Jacaszek est un compositeur de musique électronique polonais. Il s'est fait connaître en 2008 avec Treny, perle éléctro-acoustique, mélant chant lyrique et arrangements d'orfèvrerie, marqué par univers spectral qui s'éveille petit à petit jusqu'à potron-minet. Suivra en 2009, Pentral, très proche de Treny quant à la texture sonore. Ici le polonais tente de dépeindre l'intérieur d'une église, en résultera une expérience sonore qui fait naître autant la ferveur qu'un sentiment d'opression qui ferait pâlir un auditeur de Metal Music Machine si un temps soit peu cela existe.


Treny n'était pas le coup d'essai du bonhomme, sa discographie l'atteste. Pour y avoir jeter une oreille ou deux, il y a bien un album à hisser parmis les autres, c'est Lo-Fi Stories. D'ailleurs, c'est qu'il porte bien son nom. Quatorze vignettes sonores qu'on pourrait qualifier flirtant avec la folktronica avec bien sûr un petit côté lo-fi. Quand on entre dans le monde de Lo-Fi Stories, c'est tout un univers bigarré qui se déplie devant nos yeux d'enfants. Parfois angoissant mais jamais bien longtemps, un pur trip enchanteur où tout semble en carton pâte mais ne pas s'y fier : cette galette, elle en a, de la consistance. Comme décrit ci-là haut, il est agréable de découvrir un artiste qui soit capable de pondre un effort qui soit aux antipodes de ce que l'on attend de lui et que finalement ça tienne la route même si chronologiquement parlant cela date de 2004. 

 Rejs
 Mikrodisko
 Lo-Fi Surfing

lundi 2 août 2010

Les Lutins Patates de L'Espace

On vit un album différement selon que l'on soit sous la couette, que l'on soit en stress dans les transports en commun ou encore Animal Collective avec 2.5g. Pour ma part, c'est dans l'effort que j'arrive le mieux à appréhender le travail d'un artiste. C'est que sur mon vélo, je canalise l'énergie d'un son et ça me transcende. Après, il faut pas s'étonner qu'il y ait des faux positifs avec par exemple le dernier Menomena qui supplante Arcade Fire même si comparaison il n'y a pas à faire. Ceci étant, au casque après avoir ingurgité successivement 100g de saumon fumé puis 100g de chocolat noir, j'apprécie tout autant ce que j'entends.


Les Lutins Patates de l'Espace, c'est au premier abord le truc que tu n'as pas envie d'écouter car tout simplement tu n'as pas le temps pour ce genre de frivolités, soyons sérieux, j'ai dix milles autres trucs sur le feu, t'entends ? Mais c'est que Kill Me When I’m Dead, leur premier opus est disponible en téléchargement gratuit (et aussi que je m'appuie sur la recommendentation d'un blog musical qui ne m'a jamais vraiment déçu) donc soyons désinvoltes (, n'ayons l'air de rien), oui, ils ont l'air de Rien. Evidemment je parle bien des Grenoblois géniteurs -cette année- de 3 (EP), premier volet du triptyque qui s'achèvera par leur suicide collectif (les rumeurs c'est bien!) au Japon en 2014. La ressemblance réside dans le fait que les gnomes féculents spationautes soient aussi de la capitale des Alpes et délivrent tout pareil un anté-rock de premier choix. 

Le post-rock est malheuresement un registre arrivé à péremption. Quand on a écouté les mâstres, on est vite lassé par les structures prévisibles que nous servent à la pelle les héritiers du genre. Biensûr, certaines formations dérogent à la règle et c'est tant mieux. Ici, Kill Me When I’m Dead, sans être épique, évite les écueils pour se positionner comme un effort hétéroclite aux influences digérées et où chacun peut y trouver son compte. Cela reste très proche des deux premiers bébés de Rien, un rock instrumental agrémenter de sample et autres poésies parlées (notamment sur Paulson) mais d'un morceau à l'autre on ne s'enferme dans aucun carcan. 

Le disque est disponible en format 12" (300ex.) chez Hell Vice i Vicious records pour 10€ mais il y a possibilité de se l'offrir format CD pour 12€ en composant sa pochette à partir de treize artwork au choix : effort de personnalisation plus qu'apprécié. Mais je le dis haut et fort pour ceux du fond qui comprennent jamais rien, formation à ne rater live sous aucun prétexte !

 Boeuf
 Paulson (feat. Nicolas Chazel)
 Set - Part 2