lundi 2 octobre 2017

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2017 - Trimestre 3 (2/2)


Concerts

Rone - 27 août @ Rock en Seine, Paris

Très bonne journée festivalière avec entres autres Deluxe et The XX pour le haut du panier. Je parlerais de Rone pour la simple raison que Bora Vocal. Je m'y attendais et j'étais sur le pied de guerre. Ce n'est pas rien que le speech de Alain Damasio se diffusant à la foule. Dans les faits, sa voix est tellement déformée qu'on entendait qu'un infâme grondement. Mais quand même, des milliers de festivaliers dansant sur les mots de l'auteur à propos de la Horde du Contrevent, c'est beau ! Beau comme la neuvième forme du vent ! Live

Sigur Ros - 27 septembre @ Le Grand Rex, Paris
Le premier jour du reste de ma vie musicale, c'était en 2005 à l'écoute de Takk. J'attendrai 2012 pour vivre ma passion live pour le groupe à Rock en Seine avec une prestation beaucoup trop courte. Pour un groupe que je considère comme mon préféré, il manquait un show d'une autre dimension. Celui du Grand Rex était de ce gabarit : Glosoli, Saeglopur, Vaka, Ny Batteri, Festival, Kveikur et le Popplagid des familles. A noter que la mise à l'honneur de la glorieuse discographie des islandais s'est faite dans une débauche extatique de projections et jeux de lumières. Sur Glosoli, en plus d'avoir le vertige, j'ai bien failli me décorporer tant la chanson monte toujours plus haut ! Untitled8

Cincinnati Symphony Orchestra (Un Américain à Paris - George Gershwin, Symphonie n° 9, « Du Nouveau Monde » - Antonín Dvořák) - 9 septembre @ La Seine Musicale, Ile Seguin
Compagnie Inouïe (Sonates et Interludes pour piano préparé, The Wonderful Widow of eighteen springs, 4’33’
, Inlets, Child of tree, Les Chants de Maldoror pulvérisées par l’assistance même - John Cage) - 9 septembre @ La Seine Musicale, Ile Seguin
Un bon compromis pour aller à découverte de La Seine Musicale qui a émergé il y a pas si longtemps sur l'Ile Seguin. Cincinnati Symphony Orchestra envoie du bois (des cuivres et des cordes !). Que dire face au grandiose de la symphonie du Nouveau Monde. L'exclusivité de la nouvelle interprétation d'Un Américain à Paris plait tout autant. La Compagnie Inouïe joue Cage est c'est intrinsèquement plus wtf. Entre chouettes improvisations pour piano arrangé, ce succèdent pièces en cactus mineur, musique pour douze coquillages et un barbecue puis chant participatif. Enfin, on regrettera le peu de sérieux de l'interprétation de 4’33’’. Chanson

Quatuor Béla (Different trains - Steve Reich, Black Angels - George Crumb) @ La Seine Musicale, Ile Seguin

C'est le spectacle qui a motivé mon intérêt pour La Seine Musicale. C'est con, je cherchais une place pour The Black Angels. Billet annulé contre ma volonté à la dernière minute pour ensuite être gracieusement invité, ça aurait été dommage de passer à côté de ce chef d'œuvre de la musique contemporaine signé Reich. Sans grande surprise, non sans rappeler Chassol qui en est le digne héritier, il est génial de contempler ces phrases musicales qui imitent les speech recording. Le quator poursuit avec Black Angels qui lui impressionne par l'ambiance forte qu'il pose entre dissonances, air tribaux et verres en cristal ! Chanson


Livre

La mort est mon métier (Robert Merle, 1952)
En temps qu'ingénieur, l'optimisation de process, c'est quelque chose qui me parle. Je sais reconnaître le beau code, l'archi ad hoc qui sait concilier toutes sortes de contraintes ou encore le slide autoporteur qui raconte une belle histoire. Mais c'est là tout le problème du livre en prenant le point de vue du monstre, c'est de toucher à la corde sensible du consultant en stratégie opérationnelle qui se cache en nous. Robert Merle délivre une œuvre témoin et instructive de par l'éclairage qui l'apporte. Pour la catharsis, je me re-regarderais le Fil de Saul. Babelio

Climats (André Maurois, 1928)
Du génie que cet André Maurois. Je me revois rompre car non j'aurais pas le temps de te voir une fois en prépa, ça va être difficile là-bas tu sais ! A l'exact opposé, rompre car je suis certain que cette garce me ment et n'était pas avec sa tante mais à traîner la nuit avec quelques sous-merdes. André Maurois avive les plaies à l'eau de javel. D'une finesse saisissante, il te fait vivre de l'intérieur ce que ça fait d'être avec quelqu'un qui s'en bat, vivote comme si tu étais une chose du décorum. Babelio

Mille femmes blanches (Jim Fergus, 2000)
Dans le grand cercle du monde (2013) m'avait fait découvrir le raffinement que les sauvages du 17ème pouvaient donner à l'art de donner la mort à leurs prochains. Ouf, Mille femmes blanches prend part au 19ème : l'homme blanc a déjà tout gangrené. Ce récit qu'on aurait bien eu appeler les lettres cheyennes donne voix à May Dodd embrigadée comme squaw en devenir. Hautement féministe, humaniste, est véhiculé un sentiment de paix à vivre aux rythmes saisonnier de la tribu. L'homme blanc, menteur, calculateur et surtout l'alcool viennent précipiter l'agonie de leur peuple. Babelio

dimanche 1 octobre 2017

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2017 - Trimestre 3 (1/2)


Jeux-vidéo

Life is Strange (DONTNOD Entertainment, 2015)
La hype qui entourait ce titre m'a poussé à en faire l'impasse à sa sortie. J'avais même jeté un œil amusé à l'unique artwork du jeu présenté au Musée d'Art Ludique. Mais comme d'hab, j'ai souvent tort : Life is Strange est une frappe ! Le jeu évite les écueils avec un scénario d'envergure (avec Alain Damasio en contributeur). Les enjeux (effet papillon, déclin économique, harcèlement scolaire)  sont multiples et suffisants pour dépasser les intrigues d'un banal soap estudiantin. Inspirant, au point, j'en suis sûr, d'avoir donnée des idées à notre Salim B national ! Trailer

A Normal Lost Phone (Accidental Queens, 2017)
Voila ce qui arrive quand on oublie de mettre un code verrou à son portable. Sans grand intérêt au premier abord, ce téléphone apparemment perdu dont on prend possession, nous relève sa singularité. On est définitivement un vil stalker pour se gargariser des historiques en pagailles. Mais c'est là aussi sa grande force car quand le jeu révèle sa vraie nature, on se prend à lire avec la même avidité des choses auxquelles on ne se confronterait pas en temps normal. A Normal Lost Phone est un serious game hautement pédagogique qui rend curieux à l'insu de notre plein gré ! Trailer

Little Nightmares (Tarsier Studios, 2017)
On commence à en avoir fait le tour des Limbo-like. Il faut s'appeler Inside (2016) pour m'avoir captivé malgré que le genre soit déjà usé jusqu'à la corde. Little Nightmares ne met pas de nouvelles pierres plus haut à l'édifice. Le travail sur l'ambiance est cependant assez jouissif. Ou sordide, question de point de vue, tant le jeu veut vous amener à l'écœurement. Un level design parfois discutable, une maniabilité qui donne envie de donner des coups de boule mais cette esthétique morbide qui vaut la balade. Trailer  


Bande-dessinée

Valérian - Tome 1 à 10 (Jean-Claude Mézières et Pierre Christin, 1970-81)
Je suis quelqu'un plutôt ouvert d'esprit : malgré son échec commercial, je laisse à Luc Besson le bénéfice du doute. En attendant, je me suis assuré un minimum d'acculturation à l'univers de la bande-dessinée pour pouvoir déboulonner ou pas le film en mon âme et conscience. Valérian (et Laureline), que dire à part que c'est drôle, intelligent et surtout le dessin de Mézières où on voit qu'il s'est un minimum casser pour faire quelque chose. D'avance je peux dire dommage que Besson est choisi L'ambassadeur des Ombres plutôt que le doublet Métro Châtelet-Brooklin Station. Ca aurait eu de la gueule de voir le marais Poitevin sur fond vert avec 80% d'effets spéciaux. Planche

Eté (Arte, 2017)
Arte m'aura donc créé une toute nouvelle addiction non indispensable à mon existence : Instagram. C'est donc sur ce média que la chaine propose quotidiennement des vignettes animées en mode story et publi. Cela raconte les aventures parallèles de Abel et Olivia qui décident pour un été de se séparer pour mettre leur amour à l'épreuve. Un été pour ne rien regretter, un été pour tout tester. Un brin bobo quand même, entre prise d'ayahuasca, expérience homosexuelle, voyage en Islande, plan à 3, urbex et roadtrip : l'été est bien fini! Bonnes ou mauvaises vacances, à dérouler jusqu'au bout pour comprendre le double sens de lecture. Instagram


Série

Légion (Noah Hawley, 2017)
J'ai un truc viscéral qui me paralyse quand on me parle de Marvel Comics. Si je dois en parler, c'est avec la main devant la bouche pour faire obstacle au vomi qui s'en écoule. Mais là j'ai pas su tout de suite alors ça allait ; j'ai su après et j'ai mis ma fierté de côté. Légion m'a plu car il est fou. La série pousse le spectateur dans ses retranchements avec une mise en scène en capharnaüm qui mêle plusieurs niveaux de conscience toutes plus altérées les unes que les autres. Les huit épisodes nous tiennent éveiller comme dans un rêve lucide. Trailer


Expo/Spectacle

La Demeure du Chaos, Saint-Romain-au-Mont-d'Or
En terme d'urbanisme, on ne peut pas faire pire, le lieu est une verrue purulente que le mairie veut passer au karcher. Sur plus d'un hectare s'étend un déchargement d'incongruités calcinées, d'épaves taggués, d'agglomérats agglomérés. Dans une ambiance post-apocalyptique ce sont crâne géant, monolithe et graffiti qui se côtoient dans un joyeux bordel. La Demeure du Chaos est la backdoor pour les enfers. Amusant de savoir que les sous-sols de ce lieu de perdition abritent les salles serveurs du leader mondial en terme de référencement de l'art ! Vimeo