samedi 20 décembre 2014

Ainsi parlait Solange : une comédie existentielle pour tous et pour personne


A l'instar de Pas très normales activités avec Norman Thavaud, il était temps à Ina Mihalache de se projeter hors des internets au profit du grand écran. Solange et les vivants, son premier long métrage issu du financement participatif, est l'occasion pour la canadienne de nous montrer de quel bois elle se chauffe. Particulièrement prolixe sur le Youtube, elle choie son public depuis bientôt 3 ans. Pour notre plus grand bonheur, elle délivre régulièrement ses réflexions désabusées parfois neurasthéniques voire névrosées mais toujours réconfortantes, qui nous ramènent à nos propres cogitations. Son personnage est fort attachant à qui est un peu cérébré, à qui l'empathie est un sens comme un autre, à qui a le coup de foudre pour ces filles jolies au naturel.

Autant ses vidéos (mêmes celles qui relèvent de la performance plus que de la délivrance d'un message intelligible) m'ont jamais ennuyées, autant Solange et les vivants m'a laissé coi. Je passe sur le mauvais raccord (où est passée cette putain de tasse de thé?) dès le début du film qui m'oppresse encore. Mais c'est avant tout la trame générale que j'ai trouvé finalement pas très bavarde. Succession de saynettes où Solange se découvre par contraste avec les personnages qu'elle côtoie, bons nombres des sketchs tombent malheureusement dans le poncif éculé (les deux femmes de la salle d'attente du médecin, la journaliste et le clubbeur en tête) en mettant en scène des personnages sans la moindre profondeur, totalement caricaturaux.

Le message substantielle qui se dégage des sketchs donne l'impression d'être quasi tronqué (ou du moins aucun effort a été fait pour l'étayer). Chaque idée se retrouve cloisonnée à elle même donnant un caractère désarticulé à l’enchaînement du film qui dans sa globalité en pâtit. Une volonté de raconter (trop vite) par la mise en scène qui malheureusement tombe un peu à plat. Et puis le choix de justifier Solange et les vivants par Solange te parle (ou l'inverse?) m'a un peu déçu. C'est un peu le choix de la facilité, c'est fortement égocentré et je suis assez sceptique concernant ce que peut en penser un spectateur lambda qui n'a pas le background concernant le personnage de Solange (en tout cas c'est un peu lourdingue pour le spectateur assidu).

Cependant et ouf il y a de bonnes choses. M'étant fait souffrance pour écrire cette critique, je vais remonter quand même quelques bons points. Il y a ce travail intéressant sur l'inaction qui se lit sur le jeu des acteurs invoquant ses expérimentations de Réussites[Patiences] (2010). Le passage avec l'amante du cunilinguiste est assez réjouissant. La meilleure scène reste à mon sens celle où Solange nue monologue dans son bain, du fait qu'elle m'a ramené à ma réalité de spectateur, scrutant la poitrine qui tardait à se montrer. La scène de la vieille fumeuse a de bien qu'elle a le mérite de commencer comme une mauvaise blague, tâtonner, pour finir sur un moment sensible. Et puis il y a Solange babysitteuse, Solange dactylographe, Solange cauchemardante, autant de Solange qui nous ramènent finalement à la Solange des internets, la Solange qu'on se plait à apprécier.

mardi 16 décembre 2014

Lumière sur...

Suite directe à Lume, mise en bouche proposée par le studio State of Play Games en 2011, Lumino City (2014) voit plus grand. C'est une ville chamarrée de plus de 3m de haut tout en carton qui a été réellement construite à la main. Un mini-univers avec ses propres codes que Lumi la petite héroïne en papier découvre au gré de notre exploration. Un enjeu : retrouver notre grand-père, bricolo à ses heures, qui se fait kidnapper à l'heure du thé! Cette poursuite est l'occasion d'une rencontre avec les habitants et leurs préoccupations, mais aussi d'une mise en lumière sur les origines de cette ville fait de bric et de broc, tant d'éléments qui insufflent la vie à ce mini-univers. Les mécanismes classiques du point'n'click sont au rendez-vous : exploration, énigme, puzzle!


Ce sont, avant tout, les jeux du studio Amanita Design que j'ai envie d'invoquer (Machinarium principalement). Ils ont en commun cette trame assez naïve (non pas dénué d'humour), cet univers tout en émerveillement, des personnages simples et fun qui font de chaque rencontre un attendrissement. Ce que Lumino City a en plus, c'est ce gros travail de fond sur le background de l'univers : de nombreux tracts, livres, poèmes, posters proposent au joueur de plonger encore plus loin dans son immersion. Les puzzle et énigmes sont de bonnes factures de par leur originalité avec un challenge qui ne prend pas le joueur pour un idiot. La bande son est pas mauvaise. La durée de vie honnête.

Cependant et c'est bien dommage, j'ai deux reproches à faire à ce jeu qui finalement ne démérite pas. La fin est à mon sens bâclée, du moins on sens de la lassitude. Les deux derniers tableaux mettent l'accent presque uniquement sur les puzzle (dont un qui même avec la solution reste une énigme à mon sens de la logique, et un autre où ils se sont permis de nous resservir un puzzle déjà proposé!) qui s’enchaînent vitesse grand V sans vraiment rien raconter. L'absence d'enjeu réel pèse aussi un peu dans le sens que tout ça n'aura été finalement qu'une jolie promenade de santé. Le jeu se termine de façon bien prévisible qu'on réclamerait bien un peu de rab. Le générique de fin, totalement génial, relève le niveau et vaut bien l'effort de cette petite escapade!


jeudi 11 décembre 2014

Punkryden Mixtape : November 2014

1. Liars - Mess on a Mission glitch is a glitch
2. IAYD - No Closure 8bits
3. Jessica93 - Asylum cold-quelque chose
4. ORKA - Tower Of London  trip hop
5. The Long Lost - Sibilance Sibylle Baier
6. Balmorhea - Attesa (Nils Frahm Rework) mon pote!
7. Lhasa de Sela - Soon This Space Will Be Too Small miss you
8. Hans Zimmer - Cornfield Chase (Interstellar OST) >>2001
9. Andy Stott - Violence violence
10. The Silents - Sombre Mists Of Sleeping Slow velvet