dimanche 25 septembre 2016

Punkryden Mixtape - 63

1. Hope Sandoval & The Warm Inventions - On The Low
2. ACWL - Yugam
3. Salvia Palth - I Was All Over Her
4. Kelsey Lu - Visions Of Old
5. Daf - Coco Pino 6. Céline Dion - On Ne Change Pas
7. Boyarin - Invasions
8. Bert Jansch - Kingfisher
9. Tindersticks - Hey Lucinda
10. Melanie De Biasio – Blackened Cities

Punkryden Mixtape - 62

1. Samba De La Muerta - Colors
2. Glue trip - Elbow Pain
3. uKanDanZ - Tchuetén bestsèmu
4. Flamingods - Quesso
5. Oumou Sangaré - Saa Magni (Kabaka Edit) 6. Murcof - Mir
7. Mi and L'Au - Bound
8. Zammuto – My Dog's Eyes
9. Jacques - L'Incroyable Vie Des Choses
10. Ô Paon - Chevaux

jeudi 22 septembre 2016

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2016 - Trimestre 3 (2/2)


Jeux-vidéos

Inside (PlayDead, 2016)
Je dois avouer que j'ai mésestimé le nouveau jeu du studio PlayDead sans même y avoir joué. Sans doute pour le déjà-vu qu'il m'inspire avec Limbo. Il n'empêche que ça marche et même très bien. Tout autant sibyllin et prêtant à conjecture dans tous les sens que son prédécesseur, Inside est une fuite en avant avec une empreinte forte et dérangeante. Ça attend son sommet dans les derniers tableaux dans un wtf total qui m'a laissé ahuri comme jamais. Final culte à rapprocher de celui de Shadow Of The Colossus où le joueur prisonnier est soumis à des émotions des plus contradictoires. Trailer

Abzû (Giant Squid, 2016)
Je n'étais pas le seul à voir dans Abzû un successeur aquatique à Journey. Tant pis, tant mieux, mais Journey restera cette expérience de plénitude indétrônable. Abzû a malheureusement une progression trop cyclique, quelques bonnes idées qui sont recyclées pour tenir la longueur. Le voyage manque de cohérence. Il en reste pas moins une direction artistique à couper le souffle. A l'instar de son aîné, le joueur y est aussi maintenu tête dans l'eau dans un tohu-bohu bariolé, une débâcle grouillante. Et il y a ces moments d'apothéoses qui nous font frôler le syndrome océanique. Trailer

ADR1FT (Three One Zero, 2016)
Ce jeu est du gâchis. Je pensais vivre une expérience à l'image de celle que m'avait fait vivre le blockbuster Gravity (malgré les sous-titres en néerlandais). On retrouve bien sûr l'épave à la dérive dans laquelle on évolue, flottant entre les nombreux débris contondants, oppressé par l'inquiétant vide intersidéral dans lequel on doit s'élancer parfois. Tout est là pour une aventure immersive où l'urgence de la survie nous galvanise. Mais il en est rien, 10min de prise en main et on comprend qu'il y a rien à craindre de ce floating simulator. C'est parti pour de la maintenance répétitive de l'entièreté de la station pour pouvoir enfin s'échapper via la capsule de sauvetage (ce qui est très con-con). Trailer

No Man Sky (Hello Games, 2016)
Même s'il en est diamétralement opposé, j'aurais pu écrire la même critique pour Pokemon Go. Le jeu a une telle dimension masochiste que ça en est maladif. La phase de lune de miel éclipsée, on tombe dans une routine de galérien, parfois quelques illuminations viennent te rappeler pourquoi tu joues. Ressources extraterrestre ou pokébonbon, on tombe dans le piège cookie clicker : collecter pour collecter plus. Les deux jeux ont un potentiel énorme, ils leur manquent une direction. Dur de se contenter d'objectifs autoproclamés ; même si, pour preuve, certains ont bien été capable de jouer les 50h du Moutain de David O'Reilly ! Trailer



Lecture

La Bête des Saints-Innocents (Jean d'Aillon, 2014)
La dernière fois que j'ai consulté de manière autant répété un dictionnaire, c'était pour le huitième volet de la saga Harry Potter en anglais. Sauf que là, c'est du français. Dans ce tome du cycle consacré aux aventures de Olivier Hauteville, on prend part au siège de Paris par le porc béarnais. L'hérétique est venu reprendre ses droits sur la ville des mains des ultra-catholiques ligueurs. La famine règne dans la capitale et des corps exsangues sont retrouvés : le bruit court qu'Henri IV y aurait lâché un loup-garou. Encore un coup du huguenot ! Babelio

Le Medianoche Amoureux (Michel Tournier, 1991)
C'est l'ouvrage qui m'a introduit à l'auteur. Dès les premiers mots, j'étais séduit par le raffinement des tournures, la beauté des concepts manipulés, les réflexions jetées en pâture au lecteur. Nouvelles et contes se succèdent pendant cette nuit de banquet, Cène de la mer, où un couple repousse aux premières lueurs du jour, l'instant de statuer sur leur séparation. Michel Tournier par ces histoires courtes, simples et plaisantes, sait amener le petit rien qui leur donne ce caractère unique. Après avoir lu Le Medianoche Amoureux quoi de plus normal que de rester attaché à l'être aimé. Babelio

Le Roi des Aulnes (Michel Tournier, 1970)
Seconde rencontre avec Michel Tournier pour un ouvrage beaucoup plus érudit que ce que j'ai découvert avec ses nouvelles. Abel Tiffauges qui se laisse vivre, traverse le pensionnat comme la seconde guerre mondiale, mû par un destin qu'il croit extra-ordinaire, porté par des pulsions qu'il s'approprie. A la fois dérangeant et attendrissant, Abel est un ogre : il aime la chair fraîche, l'odeur des enfants et voue un culte divin à l'acte de la phorie qui atteint sa plus grand latitude quand le cheval porte l'homme qui porte l'enfant. Le Roi des Aulnes est doux et attentionné, mais prendre garde, ses desseins ne sont pas les tiens. Babelio



Musique


Zammuto - Veryone EP (2016)
Je porte beaucoup d'espoir sur ce bonhomme (au point de stalker sa vie sur FB car oui c'est mon ami). Nick Zammuto vit dans le Vermont, dans un incroyable chalet qu'il a construit lui même et il est très cool. Mais c'est aussi un des binômes de The Books, le plus regretté groupe au monde. Veryone vient à point pour me conforter dans l'idée que le projet Zammuto se bonifie avec le temps s'aventurant dans des directions de plus en plus ludiques. Si je devais faire de la musique, je ferais celle à Zammuto : courageuse, sophistiqué et chatoyante. Ça présage en tout cas de bonnes choses pour le troisième album de cet homme qui est mon héros. Bandcamp

Boyarin - Boyarin (2016)
La pochette de l'album n'est pas sans rappeler celle de Pet Sounds du garçon plagiste Brian Wilson, voila qui nous met dans de bonnes dispositions. Baroque, foutraque, labyrinthique, les critiques web sont très lyriques quant à y apposer leur métaphore propre sur cet objet inclassable. Bah moi, ça me fait penser à Banjo et Kazooie (geha!). Il y a la composition omniprésente qui part où elle va. Les harmonies font penser à l'enfant qui s'approprie un instrument sans préjugés de l'apprentissage du solfège. Il y a cet exotisme, d'une fusion improbable entre musique de chambre, psychédélisme et boîte à musique. Le disque se laisse apprivoiser oreilles après oreilles. Bandcamp

mercredi 21 septembre 2016

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2016 - Trimestre 3 (1/2)


Concerts

Max Richter (joue Memoryhouse) - 2 juillet @ Philharmonie, Paris
C'est un peu par obligation qu'on va voir Max Richter, ça serait totalement sot que de rater l'opportunité de voir au moins une fois ce grand compositeur. Le spectacle est à la hauteur de ce que propose son premier album : grandiose et sans excessivité. Je regrette cependant la trop grande retenue du pianiste. On est loin d'un Nils Frahm ou d'un Hauschka qui transpirent la passion. Sans doute que son importance invite à la solennité et la réserve. Un compositeur effacé qui laisse jouer avec humilité. Youtube

Philip Glass et Kronos Quartet (Dracula) - 7 juillet @ Philharmonie, Paris
Quoi de mieux pour découvrir ce classique du cinéma de Tod Browning (1931), qu'une mise en musique par le quartet de violon le plus récompensé. Je m'imaginais frissonné au son de phrases musicales proche de Requiem For A Dream. J'ai frissonné mais de froid. Comme dans les églises où je m'endors délicieusement mis à mal par le confort du chant et l'inconfort des bancs. Mais là à chacun de mes réveils, le film était toujours aussi con. Mais con. Non mais franchement qui a pondu un scénario aussi débile. La musique, ça allait. Youtube

Fidlar - 13 juillet @ La Maroquinerie, Paris
Y a encore deux ans, je traversais allègrement en long en large et en travers les fosses de concerts punk sans terminer bien sûr avec au moins un petit hématome. Ce soir à la Maroquinerie, soit les gens étaient venus pour en découdre comme jamais. Soit je me fais vieux. J'avais bien un torticolis depuis trois jours qui dans un affreux craquement de vertèbres s'est remis miraculeusement une fois sortie de cet enfer. Pendant, pas certain que ce soit bénéfique, tel un bon ostéopathe, le pogo m'a bien fait mal durant les trois pauvres round que j'ai tenu. Jamais vu une aussi jouissive exaltation. Il va falloir se remettre sur pied pour en être de nouveau. Live



Expo/Théâtre

Demeure de Corsaire - Hôtel Magon, Saint-Malo
C'est pas l’apparat du lieu qu'on vient découvrir en visitant la maison à Saint-Malo de l'armateur corsaire François-Auguste Magon de la Lande. Mais les histoires qui l'habitent. En marinière oblige, notre guide nous raconte avec panache son patrimoine. On se projette dans les travaux d'agrandissement de la citée fortifiée. Plus étonnant, on découvre les codes de la guerre en mer (capture the flag) avec nos amis les anglais sur lesquels se repose la lettre de marque. En temps de paix, vient la prospérité d'un commerce très lucratif qui faisait des négociants malouins les plus riches de France. Site

Parc du Radôme, Pleumeur-Bodou
Mes études d'ingénieur télécom réseaux m'obligeaient à faire une halte à la cité des télécoms de Pleumeur-Bedou. Dans un premier temps pour son musée qui m'a rassuré sur le fait que j'ai pas tout oublié depuis que j'ai quitté l'école. Mais avant tout pour l'impressionnante sphère gonflable de 30m de haut qui abrite une des deux antennes de télécommunications ayant permis la première transmission vidéo par satellite des Etats-Unis vers la Bretagne en 1962. Dedans, on apprivoise l'engin et son histoire à travers un spectacle son et lumière où l'écho à la part belle du fait de la grandeur du lieu. Site

Le Douanier Rousseau. L'innocence archaïque - Musée d'Orsay, Paris
Chaque toile imputable aisément à son auteur par le style naïf reconnaissable entre milles dialoguent avec les maîtres qu'il a inspiré. Mais on va pas se cacher, on s'est déplacé avant tout pour les jungles qui closent l'exposition dédiée au peintre autodidacte.  Lui qui n'a jamais quitté la France, l'exotisme de son ailleurs est fantasmé à partir du curieux patchwork entre photographie de voyage et onirisme qui l'a forgé. Les compositions sont exubérantes et sans soucis de vraisemblance. Mais on s'en fou, on plonge à corps perdu dans ses forêts inextricables. Site

Amok, Théâtre de Poche-Montparnasse

Non pas une combinaison de coup de maître sur un échiquier, mais c'est la pesanteur du climat malaisien qui rend soupe au lait notre ami Stefan Zweig. Alexis Moncorgé (petit-fils de Jean Gabin, voila c'est dit, on se sent mieux), lui est bien sain d'esprit pour avoir reçu le prix de la révélation masculine aux Molières 2016. Amok ou la folie aveugle qui monte avant d'exploser dans un déchaînement de violence, Alexis Moncorgé dans sa bipolarité passe par de vives émotions qui le brûlent. Retenez juste de ne jamais s’en amourachez  d'une jeune femme impérieuse, vous le regrettez ! Site


Cinéma

Le Fils de Saul (László Nemes, 2015)
Le dernier film le plus épouvantable que j'ai vu sur le sujet, c'était Requiem pour un massacre (1985), pour l'épreuve crue de l'aliénation qu'on nous fait subir. Le fils de Saul, à l'inverse, c'est par le flou suggestif et l'expérience sensuelle et étouffante qu'on a à suivre son héros à la première personne qu'il dérange. Saul est membre d'un des Sonderkommando de l'un des fours crématoires de Auschwitz, l'enfer au sein de l'enfer, un sursis au prix de l'horreur. Le doute plane sur le bien fondé de ses motivations, ultime tentative de redonner du sens, là où la perversion et l'arbitraire a phagocyté ce qui reste d'humains en chacun. BA

Anomalisa (Charlie Kaufman, 2016)
Ni la bande-annonce ni le synopsis m'ont préparés à ce que Anomalisa avait à me proposer. Tout commence avec une sensation de malaise impalpable, une étrange ambiance nonchalante à mi chemin entre Lost In Translation et Punch-drunk Love. Anomalisa est issu du financement participatif, il s'autorise à être cru, impitoyable mais vrai. Les spectateurs pourront voir dans Anomalisa plusieurs niveaux de lecture, je me contenterai d'aimer ce que je vois au premier degré. Anomalisa arrive à être à la fois très cynique mais fort d'un incroyable espoir dans la vie. C'est cette ambivalence qui en fait un objet unique. BA