jeudi 8 novembre 2012

Punkryden Mixtape : October 2012


«Putain de mixtape, écrire tu dois!» me soufflait mon petit doigt (magnifiquement et naturellement) courbé par la Providence. Je m'attelle donc une énième fois à cet exercice qui se traduira à la fin par environ vingt-cinq lignes. Peut-importe. Vingt-cinq lignes esseulées incluses dans un seul et même paragraphe bien dense où les idées fusent sans vraiment se rencontrer. Des avis volontairement subjectifs tant il est possible de l'être, des comparaisons foireuses parce que c'est important et rigolo. Mais aussi des mots qui surgissent de là, d'ici, pas commodes pour certains, toudoudou pour le reste, bref des mots. Et ça Anne Sylvestre l'a bien compris. Anne Sylvestre qui m'a séduit littéralement à la première écoute tant si on veut bien lui prêter une oreille ou deux l'écriture se révèle soignée. Une finesse dans le maniement des mots qui touche, un choix cornélien quant à ceux qui vont ouvrir les festivités jusqu'à qu'«Ecrire pour ne pas mourir» viennent balayer tout doute. Définitivement un titre qui parle et laisse sans voix car à partir d'ici la Punkryden Mixtape se fera quasi-instrumentale. Cashmere Cat pour poursuivre, je ne pouvais pas ne pas m'y intéresser : le nom de l'artiste rassemble mes deux grands dada dans la vie, les chats, le cashmere. Le norvégien délivre une electronica qui va réveiller la minette qui est en toi. Brambles m'a tuer. Ca fait longtemps qu'une pièce d'ambiant instrumentale ne s'était pas imposée à moi d'une telle manière. Ce premier titre laisse béat, le clip renforce cette idée de force tranquille nous laissant faire l'expérience du sentiment océanique. Jameszoo dans sa construction d'un folklore imaginaire, c'est le prolongement maîtrisé de Volcano The Bear. Un titre incantatoire au sonorité concrète mais pop donc. Andy Stott m'avait déjà irrémédiablement conquis avec We Stay Together EP en 2011. Deep and deeper, propre à tomber dans une délicieuse transe, il revient égal à lui même alors pourquoi en demander plus. Nils Frahm et son plébiscité Felt, il fallait bien se pencher dessus. A pas feutrés, on entre au coeur de la construction sonique au plus proche de l'instrument pour mieux capter cette atmosphère quasi-palpable. «Kind» m'a semblé le plus approprié car il se fait discret à l'image du musicien jouant tard dans la nuit. Meredith Monk invite au voyage avec son opéra Atlas. «Moutains, canyon, cities, cinebar» tout un programme pour une visite à pas lent et régulier aux confins des territoires inexplorés de l'expérimentation vocale. Brambles de nouveau pour ce premier album coup de maître dépouillé mais certainement pas pauvre. Des ambiances propices à la cinématographie qui s'étoffent d'écoute en écoute. Le monolithe Tim Hecker surgit, prend toute la place, vient encombrer ton conduit auditif. Le Luminarium de Tape pour les températures arctiques ; Animal Hospital pour les fils de son jetés dans l'espace, aussi jouissifs que douloureux. Other Lives vient conclure avec faste, orchestré avec soin, sur un titre annonciateur de bien belles choses quant au successeur de Tamer Animals. Ca ne fait pas du tout vingt-cinq lignes. Voilàh.

1. Anne Sylvestre - Ecrire pour ne pas mourir
2. Cashmere Cat - Mirror Maru
3. Brambles - To speak to Solitude
4. Jameszoo - Slaves Mass
5. Andy Stott - Lost and Found
6. Nils Frahm - Kind
7. Meredith Monk - Travel Dream Song
8. Brambles - In the Androgynous Dark
9. Tim Hecker & Daniel Lopatin - Intrusions
10. Other Lives - Take Us Alive

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