samedi 14 avril 2018

Bilan Cul. 2018 : Trimestre 1



Chuchel (Amanita Design, 2018)
Le studio tchèque Amanita Design est un incontournable : Machinarium, Samorost, Botanicula. Spin off de ce dernier, dans Chuchel, on retrouve l'univers chamarré et déjanté du point'n'click. Le vice est poussé encore plus loin car quand Botanicula était rigolo, Chuchel est clairement fait pour la marrade. Orienté sketch, les tableaux se veulent efficaces : court à très court. L'ambition scénaristique est au plus bas : on aide une boule de poils à retrouver sa cerise qu'on lui a dérobée. Comme pressentie, c'est tout à fait adorable et les énigmes sont simplistes mais inventives. Chuchel est absurde et crétin, c'est parfait pour moi. Trailer

Gilgamesh (Jens Harder, 2018)
Initialement prévu pour offrir, je n'ai pas pu m'empêcher, dans l'urgence entre ma lecture de l'évangile de Marc, d'engloutir l'ouvrage. L'épopée de Gilgamesh c'est l'oeuvre littéraire la plus ancienne de l'humanité alors on pardonne l'auteur mais c'est un peu rough. Parfait que cette adaptation en bande dessiné dans un style graphique singulier qui permet une lecture dans le sens du poil. On va pas se mentir mais les aventures du seigneur d'Orouk et son poto Endikou contre l'affreux Houmbaba sont un peu perchées. Reste l'intérêt que porte ce document source des récits qui suivront : déluge, tour de Babel, Les Mille et Une Nuits. Planche

Conscience contre violence (Stefan Zweig, 1936)
Avant la lecture de Conscience contre violence, Calvin était pour moi la forme de vie hostile du film «Life - Origine inconnue» (2017) puis le chat psychopathe de la voisine. Aujourd'hui, ma perception de la chose n'a pas évolué d'un poil, Calvin est toujours l'incarnation de Daesh puissance 1000. Stefan Zweig relate le combat intellectuel de Sébastien Castellion contre la théocratie d'état instaurée par Jean Calvin. Le réformateur protestant genevois est un grand taré intolérant control freak qui n'aime pas qu'on pense autrement que sa doctrine. La lecture est éprouvante et donne envie de donner des baffes. Babelio

La Passion Van Gogh (Dorota Kobiela, 2017)
Je m'y connais en Van Gogh. Entre les échanges épistolaires à son frère Théo, le fait de se recueillir sur sa tombe à Auvers-sur-Oise et La Nuit Etoilée au MoMA, je suis un van goghiste confirmé. J'attendais donc avec passion cette passion Van Gogh. Rien que pour son format inédit - animation en peinture copiée des toiles de l'artiste - je bavais d'avance. Outre sa magnifique forme, de part l'angle d'attaque choisie pour la narration, j'ai retrouvé mes petits. L'enquête menée par le protagoniste principal est une belle occasion d’appréhender l'intime de la personnalité sensible de Vincent. BA

La Casa de Papel : Saison 1 et 2 (Alex Pina, 2017)
Entre la casa de Poppy et la casa de papel de Poppy, mon espagnol a rejaillit telle la jota que je ne prononcerait jamais correctement. Maintenant, je ne jure que par le programme Erasmus plus même si clairement Tokyo n'est pas en Europe. La Casa de Papel c'est aussi ma conversion à la protestation piémontaise pour que retentisse un Bella ciao bis repetita. Enfin, petite pensée pour mes ethers que j'ai envoyé dans le vide car oui Casa de Papel c'est mieux que les cryptomonnaies et les déflations galopantes. Casa de Papel es bienos ! BA

Adieu Monsieur Haffmann @ Petit Montparnasse, Paris
On a un peu les oreilles rebattues des choses qui se sont passés entre 39 et 45. Et pourtant le pitch d'Adieu Monsieur Haffmann ne m'a pas ennuyé. De la justesse sans pathos, les comédiens sont pleins d'humour et de vérité. La pièce est un pari sur la nature humaine. Heureusement il est remporté avec brio. En quelques mots, dans une France occupée, Monsieur Haffmann et son employé concluent un contrat d'un genre singulier. Le second accepte d’héberger clandestinement son patron tandis que le premier s’attelle à lui offrir ce qu'il ne peut pas avoir : un enfant ! Evenement

Paris Face Cachée : Mots pour maux, Hôpital Hôtel-Dieu, Ile de la Cité - Promenons-nous dans les bois, Bois de Vincennes - Chasseur de monuments invisibles, Place de la Concorde - Tous les sons sont dans la nature, Le Totem - Un viking dans le joyau de l’île des palais, Hôtel de Lauzun, Ile Saint-Louis
Toujours le meilleur moment de l'année pour ma touche F5. Jeu de piste grandeur nature à l'APHP dans une déambulation rétro au sein de l'Hôtel-Dieu. Promis on a pas dérangé les vrais patients. Rythmé par des séances de squat pour ne pas geler, on aura mangé les pissenlits par la racine à Vincennes. Chasse sur la place de la Concorde aux monuments de l'exposition universelle à coup de stéréoscope. Expérimentation des OMNI anciennement entreposés sous la dalle de la Défense. Enfin, retour à l'Hôtel Lauzun pour une écoute pédestre du New Sound de l’Ensemble Minisym. Site

Le journal d'Edward, hamster nihiliste (Ezra Elia, 2013)
Edward se fait un peu dépasser par la vie. Il aspire à quelque chose de plus grand. Prisonnier d'une existence qu'il n'a pas vraiment choisi, Edward sait beaucoup trop de choses. En tant que hamster conscient, il ne sait pas trop ce qu'il aime mais sait clairement ce qu'il n'aime pas. Ah ça oui ! Edward est différent. Il n'a pas vraiment d'ami. Et parfois il fait tout foirer car ça cogite trop. Mais Edward est un hamster alors à quoi bon. Edward c'est un peu toi, moi ou lui là. Dans les mauvais jours. Je referais bien un tour de roue moi. Page

Voyage d'une parisienne à Lhassa (Alexandra David-Néel, 2008)
Alexandra David Néel est une culottée. Voyage d'une parisienne à Lhassa relate son périple qui consiste à aller d'un point à un autre tout en passant incognito. Dans les faits, elle passe son temps à consommer du tsampa et boire du thé. Accompagnée de son fils adoptif Yongden, il lui arrive tout pleins de choses qui ne feront pas l'objet de digressions dans ce présent ouvrage. Malgré le côté mécanique de son voyage, le récit de cette exploratrice forge le respect. Européenne et femme, elle réussit la prouesse de pénétrer dans la ville interdite, la Rome tibétaine, suite à un périple qu'elle fera grimée en mendiante. Babelio

The Florida Project (Sean Baker, 2017)
The Florida Project peut donner très mal à la tête. Les gosses comme les adultes sont franchement pénibles. Si on arrive à passer outre, The Florida Project, c'est un billet aller-simple pour le pays des merveilles. Ou a quelques miles près Disney World. Vu sous la perspective kaléidoscopique de l'enfance et l'innocence bigarrée qui ne voit rien de la misère qui l'entoure. C'est un monde en marge qui s'invente car à quoi bon devenir un esclave du système quand on peut manger des bonbons. The Florida Project est bipolaire et nous fait prendre les montagnes russes. Trailer


Autres trucs : Coco (Lee Unkrich, 2017), Tout seul (Christophe Chabouté, 2008), Jeune femme (Léonor Serraille, 2017), Annihilation (Alex Garland, 2018), 3 Billboards, les panneaux de la vengeance (Martin McDonagh, 2018), Life is Strange : Before the Storm (Deck Nine Games, 2017), La serpe (Philippe Jaenada, 2017), Mise à mort du cerf sacré (Yorgos Lanthimos, 2017), MGMT - Little Dark Age (2018), Superorganism - Superorganism (2018), Exploded View - Exploded View (2017), The Go! Team - Semicircle (2018), Altered Carbon (Laeta Kalogridis, 2018) : Saison 1, Black Mirror (Charlie Brooker, 2018) : Saison 4, etc.

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