samedi 24 décembre 2016

SolangeBouffeTaCultureChallenge - 2016 - Trimestre 4 (1/2)


Série

Westworld : Saison 1 (2016)
HBO faisait l'annonce monumentale en 2014 que Jonathan Nolan allait adapter Fondation de Asimov. Mille fois moins ambitieux mais aussi moins coûteux en budget, Jonathan Nolan portera finalement sur nos écrans Westworld, une adaptation d'un film de science-fiction, pensé par le père de Jurassic Park, Michael Crichton. Westworld séduit parce qu'il nous interroge sur le concept de conscience et touche à notre empathie. Cependant sous couvert de métaphysique, les dédales de complexité sont souvent cache misère. J'ai peu d'espoir quant à la saison qui suivra tant celle-ci a été suffisamment loquace. Jonathan Nolan, je te prie d'adapter Asimov. BA

Black Mirror : Saison 3 (2016)
Après deux saisons virtuoses (et un épisode de Noël) diffusées sur la chaîne britannique Channel 4, Netflix commande en 2015 une troisième saison de Black Mirror. Un peu anxieux de l'empreinte mainstream que le nouveau géant du streaming allait imprimer sur la série, mes doutes se sont finalement vites évaporés. La recette est la même, la production toujours au top mais c'est surtout les scénaristes qui sont le plus à couvrir de louanges : de la vraie science-fiction, traitée de façon intelligente. Un épisode se paye même le luxe de ne pas tourner à la dystopie, parti-pris des plus intéressants. BA


Livre

Le problème Spinoza (Irvin Yalom, 2012)
Récit choral du destin de deux hommes que tout oppose. Spinoza 17ème siècle, en quête de l'essence même de la Vérité qu'il payera par l’aliénation de toute sa communauté à son égard. Rosenberg 20ème siècle, évoluant au sein de l'appareil nazi et quémandant l'attention du Führer. Cependant vient le problème Spinoza qui hante Rosenberg : comment ce vulgaire juif a t'il pu faire preuve de tant de génie ? Irvin Yalom nous entraîne dans une intrigue ambitieuse. De plus, l'effort de vulgarisation philosophique et psychanalytique apporte un vrai plus à l'envie de s'approprier le sujet. Babelio

Le Royaume (Emmanuel Carrère, 2014)
Emmanuel Carrère est une vraie tête à claque tant sa vie de privilégié le rend antipathique. Mais, son style personnel et érudit a le mérite de passionner. Comme dans Un Roman Russe (2008), l'appropriation d'un sujet est une opportunité de le mettre en résonance avec sa propre histoire, son propre ressenti. Dans Le Royaume, il interroge son expérience en dilettante de croyant. Enquêteur méticuleux, on challenge les évangiles de Luc tout en marchant avec Paul sur son chemin de Damas. Une sorte d'enquête de l'enquête sur un fait divers sordide qui scellera la première pierre à l'histoire improbable des premiers chrétiens. Babelio

Vendredi ou les limbes du Pacifique (Michel Tournier, 1972)
En 2016, ça aurait pu être un film d'animation franco-belgo-nippon. La Tortue Rouge, qui relate le conte du célèbre naufragé dans un dénuement soporifique (et sans intérêt que graphique). Mais dans la famille des robinsonnades, j'ai choisi Michel Tournier. Michel Tournier, lui a quelque chose à dire. L'île est déserte mais elle est corne d'abondance à la pensée philosophique et poétique. C'est ce que La Tortue Rouge aurait du être : une allégorie de la vie avec son rapport à soi, la nature, son humanité, ses vices et sa divinité. Mais c'est Michel Tournier qui l'a fait avant alors balec. Babelio


Bande-dessinées

Shangri-la (Mathieu Bablet, 2016)
L'objet en soi est déjà très séduisant : gros volume, papier de qualité, relié, avec surtout Sandra Bullock de Gravity en terme de première de couverture. C'est surtout ce dernier détail qui a exercé sur moi une attraction aveugle pour l'ouvrage. Cependant, la scénarisation est assez classique (et surtout trop manichéenne) en invoquant Sunshine, Moon, 2001 d'un côté, les 1984 et consorts de l'autre. Mathieu Bablet délivre une oeuvre toutefois riche de ses détails et on prend plaisir à contempler ses planches soignées qui alimentent l'imagination. Le potentiel est là, Mathieu, y a plus qu'à ! Babelio

Salvatore, tome 1 à 3 (Nicolas de Crécy, 2005, 2006, 2009)
J'ai compris, qu'en cours de lecture de cet intégral (non-intégral), que De Crecy ne se foutait pas délibérément de moi. De Crécy pose les bases de l'épopée du chien garagiste lancé dans la quête de sa moitié l'attendant à l'autre bout de la planète. Puis le récit, façon écriture automatique, déraille à tire-l'un pompon. Des personnages secondaires se voient prendre de plus en plus de place, l'intrigue va au sens propre du terme à reculons et c'est surtout complètement tiré par les cheveux. A feuilleter à petite dose pour avoir un aperçu de ce que donne lsd dans son café. Babelio

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