jeudi 2 avril 2015

SolangeBouffeTaCultureChallenge - Mars


1. NaissanceE (2014)
Jeu d'exploration au gameplay des plus classiques qui se partage entre énigmes à la difficulté honnête et phases de plateforme parfois hardcore menant au ragequit voire au suicidequit (mourir sans fin à 10s du end, pourquoi ?). Mais sinon quelle ambiance, quelle direction artistique ! Descente aux enfers dans les cavernes d'aciers, architecture dantesque, fuite en avant qui rappelle la claustrophobie ressentie tout proche du bedrock dans Minecraft ! Trailer


2. Royal Affair (Nikolaj Arcel, 2012)
Mads Mikkelsen : voila, je crois que j'ai à peu près tout dit. Beaucoup plus convaincant que dans son rôle de looser apathique dans La Chasse sorti la même année, il a qu'à être là pour que ça soit bien. Même s'il interprète un homme éclairé, tapis au fond de lui, sommeille le guerrier silencieux prêt à t'envoyer en première classe à Valhalla. Ici, médecin de Christian VII, roi du Danemark (qui fait parti de la liste réjouissante des mad monarchs !), l'allemand profitant de la démence du souverain se fait sa femme et prend la responsabilité de l'état en menant une politique humaniste inspirée des Lumières. Sauf que ça va mal se passer car le peuple est un peu con-con. BA



3. Mommy (Xavier Dolan, 2014)
Je ne connais pas encore assez Xavier (découvert via la belle surprise qu'est Laurence Anyways) pour déterminer si je dois le considérer ou non comme une tête à claque. Ici, aucune référence au Willi Waller 2006, mais c'est l'accent québécois voire la musique de Céline Dion qu'on serait prêt à se voir apprécier. Toujours d'une maturité déconcertante, un portrait de femmes qui se battent pour survivre, qui se battent pour trouver leur place, une photographie 1:1 agréable rien que par sa forme, un sujet fort, des moments forts, bref c'est pas mal bien, là.  BA



4. Soko - 18 mars @ La Maroquinerie, Paris
Après un premier album (I Thought I Was An Alien) merveilleusement sensible et lo-fi, la bordelaise, américaine d’adoption, revient avec un sophomore (My Dreams Dictate My Reality) des plus punchy qu'elle vient défendre sur scène. Soko, c'est une personnalité en soit, c'est la fille capable de s'évanouir, roter et cracher sur scène dans la même minute. Glousser, oublier ce qu'elle fait là et apostropher une personne du public qui parle trop fort. Faire monter dans la surprise générale... Christophe sur scène ! Bref, Soko est punk mais elle avant tout généreuse. Live 



5. Azam Ali et Niyaz - 27 mars @ Café de la Danse, Paris
Rencontre avec la chanteuse iranienne Azam Ali, elle même fan de Hildegarde! Dans sa belle robe rouge, qu'elle a fait tournoyer à un moment à la manière des derviches tourneurs, c'est une soirée sous le signe de la célébration, éloge de cette «minorité» depuis toujours oppressée qu'est la femme. Que ce soit en turc, perse, farsi, urdu ou anglais, sur un son dancefloor électro, Niyaz pousse à la transcendance toujours plus haut et loue ce qu'il y a de plus beau en chacun de nous : l'amour. Youtube



6. La Trilogie Nikopol - Enki Bilal (1980-92)
Découvert à travers l'adaptation cinématographie Immortel (ad vitam) (2004) que j'avais bien aimé malgré la 3D hideuse, retour sur l'univers de la trilogie Nikopol de Enki Bilal à travers son support d'origine : la bande-dessinée ! Le dessin est impeccable et s'améliore de volumes en volumes. Malgré un scénario catastrophique dans le second tome, l'univers est là : dieux égyptiens venus accomplir leurs mystérieux desseins, projection politique loufoque, cohabitation entre toutes sortes d’espèces venus d'ailleurs façon District 9 et enfin ce noble sport qu'est le chessboxing ! Cross-media (bd, journaux, cinéma), l'histoire se découvre sous plusieurs angles et c'est très appréciable. Avis


7. Thomas Belhom - Maritima (2014)
La musique de Thomas Belhom est une musique d'orfèvre : elle est ciselée, niellée voire même damasquinée. Deux ans après le délicieux Rocéphine, on retrouve et reconnait de nouveau son identité sonore entre mille. C'est le léger spleen du dimanche matin qui mouille nos yeux car oui on sait qu'on est heureux, c'est le petit égarement qui s'achève, le voyage immobile dont on vient juste de revenir. Une fresque sonore qui nécessite plusieurs immersions tant cette pop de chambre est brute de mille aspérités. Youtube



8. Ubik - Philip K. Dick (1969)
Ca m'apprendra à lire trop de SF dans un même mois : j'ai enfin été déçu. Critiques majoritairement dithyrambiques, j'ai que finalement peu accroché à causes des dialogues plats qui font patauger le récit. Un monde capitaliste où tout se monnaye jusqu'à la porte d'entrée, une pointe de fantastique avec des pouvoirs psy (télépathie, précognition) et anti-psy (nullification des pouvoirs psy), le concept de «semi-vie» rappelé récemment par Inception et enfin la régression dans le temps ! Ça présageait bien et beaucoup mais c'est pas le labyrinthe narratif tant attendu mais plutôt comme si l'auteur cherchait où aller pour enfin s'enfoncer dans une thématique jusqu'au dégoût. Ubik aurait sans doute gagner en intérêt dans un format plus court. Critique (négative)


9. Realistic Kissing Simulator (2014)
Les simulateurs, c'est bien ! Les simulateurs qui offrent l'opportunité de s'exercer à des choses essentielles, c'est mieux. Realistic Kissing Simulator est de cette trempe là. Multi-joueur (2 étant l'idéal), une fois le consentement  mutuel des partenaires clairement établi, l'expérience sensitive commence. A l'aide de deux boutons, on contrôle notre excroissance buccale qu'il va falloir tant bien que mal fourrer dans la gorge de notre adversaire. Bien sûr, on peut aussi viser le nez, l'oeil ou encore le menton. Walkthrough + Jeu



10. Crosswind - La croisée des vents (Martti Helde, 2015)
Ovni cinématographique sans aucun précédent pour sa forme. Drame personnel d'une mère de famille qui se voit séparer de son mari s'inscrivant dans le drame collectif de l'holocauste soviétique où des centaines de milliers d'estoniens se sont vus déportés dans les kolkhoze sibériens. Ici, le spectateur est littéralement pris en otage à travers de longs plans séquences où la caméra erre parmi les scènes figées. On ne peut pas faire autrement que regarder ; les expressions, les visages, les postures et putain  la catharsis fonctionne à plein régime. Chef d'oeuvre. BA

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